Nouveautés // Le forum revêt sa troisième version, grâce à notre Albi national ! Toutes les nouvelles en cliquant ici.
nous soutenir // n'hésitez pas à voter sur les top-sites ou laisser un mot sur bazzart pour soutenir le forum !
-45%
Le deal à ne pas rater :
WHIRLPOOL OWFC3C26X – Lave-vaisselle pose libre 14 couverts – ...
339 € 622 €
Voir le deal

Partagez
 

 at night, all birds are black. (joe)

Aller en bas 
AuteurMessage
Faye Buchanan
Faye Buchanan
☾ ☾ ☾
Télégrammes : 680
Date d'inscription : 16/02/2020
Alias : terpischore (mariko, elle)
Portrait : flopugh @ dramaqueen.
Visages : frances patterson.
Disponibilité : quotdienne ou presque (0/4).
at night, all birds are black. (joe) Tumblr_prlr6mrm2M1vpievmo1_500
Âge : vingt-cinq ans.
Rumeurs : on a tout dit sur cette petite qui a quitté le bercail des étoiles plein des yeux, mais ce que l'on retient surtout c'est son retour désabusé et la gamine dont s'occupe sa mère, qu'on soupçonne être la sienne.
Occupation : aspirante chanteuse country sur le carreau, recherche vaguement un emploi.
Communautés : columbia chorus.

at night, all birds are black. (joe) Empty
MessageSujet: at night, all birds are black. (joe)   at night, all birds are black. (joe) EmptyVen 21 Fév - 17:14


at night, all birds are black.
@JOE MURPHY + @FAYE BUCHANAN
☾ ☾ ☾

Le frisson qui parcourt Faye lorsqu'elle franchit le seuil du hangar a toujours le même goût de défi et d'excitation. La dernière fois qu'elle est venue ici, elle s'est enfuie. Cinq ans plus tard, elle marche dans les pas de celle qu'elle était alors, quand elle n'était qu'une enfant. Tant de choses se sont passées en l'espace de quelques années, et pourtant rien ne semble avoir changé. Le village, les gens, les bâtiments sont restés les mêmes, à l'instar du vieux Blues and Brews, toujours là pour soigner de ses mélodies les maux des oiseaux de nuit de Stevenson.
Autrefois, elle y passait déjà de nombreuses soirées, avide de découverte, de nouveauté, de ce goût d'ailleurs qu'emportaient avec eux les musiciens aux sons dépaysants. Peu lui importaient la fumée, l'alcool, les bagarres éclatant quand les noctambules étaient un peu trop échaudés. Peu lui importaient aussi les avertissements de sa mère, qui n'avait de cesse de la mettre en garde, relayant toujours plus de rumeurs rocambolesques sur l'infréquentable endroit. Pour Faye, pourtant, venir ici, c'était s'échapper un peu et oublier. S'oublier. Installée à côté de la scène, elle se perdait dans les chants dont elle buvait les paroles, regard fixé sur la scène balayée de lumières vives. Parfois, elle se prenait à rêver à une romance avec l'un des musiciens, qui ne dépassait pourtant rarement une nuit. Le lendemain, elle repartait avec l'impression d'emmener avec elle un peu de cet ailleurs auquel elle rêvait. Et puis elle croyait encore à la possibilité de vivre comme eux, d'être cette voix qui emporte vers des lendemains plus beaux.

Mais aujourd'hui, tout est différent. Cet ailleurs, elle l'a vu, elle ne l'a que trop bien connu. Des années de concerts dans des rades minables, des villages qui ne valent pas mieux que celui qu'elle a fui, des soirées bien trop alcoolisées et aussitôt oubliées.
Voilà donc que Faye franchit de nouveau les portes vieillissantes du club, s'enfonçant dans sa pénombre aux allures de souvenir. Elle a mis du temps avant d'y parvenir. Plus d'une fois, elle a voulu venir passer une soirée ici, voir un concert, boire un verre, s'échapper un peu de la torpeur du domicile familial. Il lui aura fallu cinq mois depuis son retour à Stevenson pour enfin y arriver.
La scène, qui lui paraît presque illusoire, lui arrache une pensée mélancolique. Elle tente d'imaginer qui elle aurait été si, ce soir-là, à cet endroit précis, elle n'avait pas décidé de mettre les voiles avec une bande d'artistes vagabonds. Elle n'y parvient pas, tant les pièces de son puzzle semblent décousues. Une mère et une fille, voilà ce qu'elle a ; voilà ce qu'elle est, désormais. Tout ça - ou peut-être sont-ce les éclairages qui suivent le rythme des synthétiseurs - lui donne le vertige. Lentement, elle se dirige vers le bar, derrière lequel elle reconnaît un visage familier. Le quarantenaire qui tient le bar n'a, manifestement, pas changé non plus. « Hi! Can I have a beer, please? » Lance-t-elle d'un ton enjoué, toujours plongée dans une tenace impression d'irréel. A la surprise qui se lit sur le visage de ce dernier, s'ajoute un sourire en retour. Il décapsule une bouteille qu'il lui tend. « On the house. Welcome back, » il lâche avec un clin d’œil, et Faye lui est silencieusement reconnaissante de ne poser aucune des questions dont on s'empresse habituellement de l'assaillir.

Elle se décide à se rendre auprès de la scène, où la chanteuse accompagne les instruments de sa voix éthérée. S'approche alors du bar une silhouette bien familière, qu'elle identifie rapidement ; cette soirée est décidément dédiée aux retrouvailles, certaines plus étonnantes que d'autres cependant. Elle remet à plus tard son projet initial, interpellant Joe. « Hey there. » Dans l'obscurité, elle distingue difficilement ses traits, et est incapable de lire l'expression sur son visage. Elle est soudain traversée de l'idée qu'il a peut-être tout oublié d'elle. Après tout, cette histoire a, elle aussi, cinq ans. « Didn't think you'd still be around. » Lance Faye sans chercher à masquer un étonnement narquois dans sa voix. Pour elle, il n'a toujours été qu'un étranger, quelqu'un de passage ; pas le genre à s'éterniser à Stevenson. Pourtant, il est toujours là, droit devant elle. S'il y a une chose qu'elle n'a pas imaginée en pensant à son retour au bercail, c'est bien ces impromptues retrouvailles avec Joe Murphy, ancien amant et père qui s'ignore.
Revenir en haut Aller en bas
https://bleuvelours.forumactif.com/t56-she-s-like-a-rainbow-faye
Joe Murphy
Joe Murphy
☾ ☾ ☾
Télégrammes : 39
Date d'inscription : 14/02/2020
Alias : patchu(léa), elle
Portrait : rpatz (mala santa)
Disponibilité : là et dispo
at night, all birds are black. (joe) Tumblr_pt9lwcqYfN1ypkb3uo2_500
Âge : trente-trois ans
Rumeurs : le city boy qui a pris racine, sans que personne comprenne vraiment pourquoi (à commencer par lui). tout le monde s’attend à le voir disparaitre aussi vite qu’il est apparu. noctambule notoire, certains reconnaissent sa voix — elle passe sur les ondes locales, les nuits de weekend. on raconte qu'il est socialiste.
Occupation : journaliste pour plusieurs journaux locaux ; et comme les piges, ça paie pas très bien, il anime également une émission les nuits de weekends sur une radio locale. parce que sa voiture l’a lâché récemment, il s’est a aussi fini par accepter un job de prof d’anglais remplaçant, à stevenson high.

at night, all birds are black. (joe) Empty
MessageSujet: Re: at night, all birds are black. (joe)   at night, all birds are black. (joe) EmptyDim 23 Fév - 15:50

C’était étonnant comme quelques années lui avaient suffit pour faire la paix avec la routine, et ce sentiment doux-amer de familiarité. Lui qui avait passé sa vie à sans cesse se déraciner aussitôt qu’il commençait à former des attaches, lui qui s’était toujours complu dans l’anonymat des grandes villes… se pouvait-il qu’il se soit mit à apprécier être un… habitué? Joe est accueilli au Blues and Brews par quelques signes de têtes discrets, çà et là. Il connait la totalité les visages, à présent, et pourrait probablement réciter la biographie de la moitié des clients, ce soir-là. Lorsqu’il n’était encore qu’un étranger, on s’était d’abord méfié de lui. Et puis on l’avait questionné. Are you lost, young man? What are you looking for here, city boy? You know people usually drive out of here, not the other way around, right? Et enfin, sans qu’il réalise qu’il venait d’atteindre le point de bascule, les habitants de Stevenson avaient fini par l’adopter — ou tout du moins, l’accepter. Il avait entendu les histoires des uns, les anecdotes des autres ; à propos de Stevenson, d’abord, parce que les gens ici étaient fiers de leur petit morceau de plaine. Oh you should have seen this town thirty years ago, son. Et puis sans crier gare, la secrétaire du shérif lui avait confié ses problèmes maritaux. Le postier ses soucis d’argent. Suffisamment outsider pour être un confident fiable et discret. Suffisamment insider pour mériter cette confiance. Contre toutes attentes, le fait qu’il se présente comme journaliste n’inspirait aucune méfiance. Peut-être parce que les habitants savaient qu’un journaliste à Stevenson n’avait rien de dangereux. On lisait surtout le quotidien du comté pour ses recettes, ses prévisions météos et pour s’informer des entreprises locales ayant fait faillite.

Un signe de la main adressé au barman lui suffit à se faire comprendre. Il s’accoude au comptoir vieillissant, attendant fébrilement la première bière du weekend. Avec l’impatience des citadins, il tapote nerveusement ses doigts sur le bois collant, puis lâche un soupire agacé lorsqu’il se rend compte que le barman s’est lancé dans une conversation avec un habitué attablé un peu plus loin. Résigné, il tourne la tête vers la scène. La chanteuse et ses musiciens peinent à capter son attention, avec leurs notes lisses qui ne trouvent aucune prise sur lui.

« Hey there. » La voix enjouée le tire de ses considérations ; il ne l’a pas vu fendre la petite foule pour s’approcher de lui. Il faut une seconde à Joe pour reconnaître Faye dans le clair-obscure de la salle. Peut-être aussi que son esprit a du mal à s’accommoder de son visage et de sa silhouette, après toutes ces années. C’est un peu comme croiser son ancien instituteur au supermarché ou son patron au cinéma ; certaines relations semblent vouées à espace-temps bien défini, et les en voir sortir est déstabilisant. Sa surprise le maintient muet juste assez longtemps pour que Faye poursuive : « Didn't think you'd still be around. » Le sarcasme dans sa voix est sans doute mérité. Il n’avait pas été particulièrement charmé, lorsqu’il était arrivé en ville, et n’avait pas cherché à s’en cacher. Il se racle la gorge, et esquisse un sourire. « Well, you know what they say… » il entame, sans la moindre idée d’où il va, avec cette phrase. I have no fucking clue about what they say. Par chance, le barman glisse une bière à ses côtés à ce moment-là, le sauvant de l’embarras de devoir achever sa phrase. Il attrape le verre et le soulève à la hauteur de Faye, pour le faire tinter contre sa bouteille. Elle lui adresse le même sourire  franc qui l’avait séduit, ce soir-là, il y a de ça 4 ou 5 ans, et il s’empresse d’ajouter avant de se sentir désarmé : « Didn’t think you’d come back. Where were you hiding, all this years? »
Revenir en haut Aller en bas
Faye Buchanan
Faye Buchanan
☾ ☾ ☾
Télégrammes : 680
Date d'inscription : 16/02/2020
Alias : terpischore (mariko, elle)
Portrait : flopugh @ dramaqueen.
Visages : frances patterson.
Disponibilité : quotdienne ou presque (0/4).
at night, all birds are black. (joe) Tumblr_prlr6mrm2M1vpievmo1_500
Âge : vingt-cinq ans.
Rumeurs : on a tout dit sur cette petite qui a quitté le bercail des étoiles plein des yeux, mais ce que l'on retient surtout c'est son retour désabusé et la gamine dont s'occupe sa mère, qu'on soupçonne être la sienne.
Occupation : aspirante chanteuse country sur le carreau, recherche vaguement un emploi.
Communautés : columbia chorus.

at night, all birds are black. (joe) Empty
MessageSujet: Re: at night, all birds are black. (joe)   at night, all birds are black. (joe) EmptyLun 24 Fév - 12:05

Les projecteurs envoient leurs faisceaux de lumière de toutes parts de la salle, traversant parfois un visage, éblouissant des yeux trop habitués à la pénombre. Les musiciens continuent de jouer sur scène, une mélodie entraînante que Faye n'entend plus qu'indistinctement. Son monde déjà étroit s'est soudain rétréci, concentrant son attention diffuse sur lui, sur Joe. Elle ne sait plus vraiment comment ça s'est passé, autrefois ; comment ils s'étaient retrouvés ensemble à l'arrière d'une voiture et dans sa piaule d'adolescente où elle l'avait fait grimper clandestinement. Ca n'avait pas duré longtemps : deux, trois fois peut-être, avant qu'elle prenne le large sans même lui dire au revoir. Pour Faye, Joe avait été de ces rencontres éphémères dont elle s'était longtemps nourrie, car à travers leurs corps elle voyageait. Mais un jour, ça ne lui avait plus suffi. Besoin de le voir de ses propres yeux, cet ailleurs dont ils lui avaient tant parlé. Elle ne pensait jamais le revoir - et la voilà face à ce fantôme d'un passé qui lui semble bien lointain.

« Well, you know what they say… » Il commence avec un sourire, interrompu rapidement par le verre qu'on lui sert. Si elle ne se souvient que peu des nuits passées ensemble, le timbre de sa voix rauque n'a, quant à lui, pas changé. You should try singing, you have a deep voice, lui avait-elle lâché un jour, allongée nue sur le lit, sur le ton de la conversation. Faye a ce don d'affirmer les choses avec aplomb (quand bien même elle n'en sait rien), un peu à la manière d'une enfant qui pense déjà tout connaître. Leurs boissons se rencontrent en un tintement sonore à peine perceptible, noyé dans la mélodie qui bat toujours son plein. « Didn’t think you’d come back. Where were you hiding, all this years? » Son sourire s'efface durant un bref instant de réflexion, désarçonnée par la question pourtant prévisible. Elle hésite un instant sur la marche à suivre, peu encline à se confier si promptement, et pourtant étrangement à l'aise. « Oh well... I just had to see the world for myself. Didn't work out that great, I guess. » Elle hausse les épaules avec un air léger, comme pour dire : ça n'a plus d'importance, maintenant. En quelques phrases, quelques mots à peine, Faye annonce la couleur : elle ne rentrera pas dans les détails, ne s'épanchera pas sur ces cinq dernières années, merci de ne pas poser plus de questions. A d'autres, elle aurait narré des soirées incroyables et des salles pleines à craquer. A Joe, elle n'a pas envie de mentir, mais pas envie de perdre la face non plus ; elle se contente donc de ces bribes d'informations, et l'invite en un regard à faire de même. « Plus, my mother needed me back home. And Bonnie, too. » Elle rajoute immédiatement, pas encore complètement rodée à l'exercice de sa maternité. Les quatre années loin d'une enfant qu'elle n'a jamais connue, sans jamais la mentionner, ont laissé des stigmates qu'elle peine encore à résoudre. Très vite, elle poursuit. « What about you? What kept you in our dear Stevenson? » elle lâche, amusée, sans s'apercevoir du pavé qu'elle vient de jeter dans la mare.
Revenir en haut Aller en bas
https://bleuvelours.forumactif.com/t56-she-s-like-a-rainbow-faye
Joe Murphy
Joe Murphy
☾ ☾ ☾
Télégrammes : 39
Date d'inscription : 14/02/2020
Alias : patchu(léa), elle
Portrait : rpatz (mala santa)
Disponibilité : là et dispo
at night, all birds are black. (joe) Tumblr_pt9lwcqYfN1ypkb3uo2_500
Âge : trente-trois ans
Rumeurs : le city boy qui a pris racine, sans que personne comprenne vraiment pourquoi (à commencer par lui). tout le monde s’attend à le voir disparaitre aussi vite qu’il est apparu. noctambule notoire, certains reconnaissent sa voix — elle passe sur les ondes locales, les nuits de weekend. on raconte qu'il est socialiste.
Occupation : journaliste pour plusieurs journaux locaux ; et comme les piges, ça paie pas très bien, il anime également une émission les nuits de weekends sur une radio locale. parce que sa voiture l’a lâché récemment, il s’est a aussi fini par accepter un job de prof d’anglais remplaçant, à stevenson high.

at night, all birds are black. (joe) Empty
MessageSujet: Re: at night, all birds are black. (joe)   at night, all birds are black. (joe) EmptyLun 24 Fév - 21:22

« Oh well... I just had to see the world for myself. Didn't work out that great, I guess. » elle lance avec un air évasif qu’il ne lui connaissait pas. A vrai dire, il ne savait que peu de choses de Faye. Ils s’étaient rencontrés un soir, très peu de temps après son arrivée à Stevenson, et bien vite, elle était partie. Leurs chemins s’étaient croisés, s’étaient emmêlés le temps d’une nuit, puis deux, et ils avaient chacun repris leur route. Sans fracas, sans embarras, sans un mot. Il avait espéré la recroiser, et puis son attention avait été accaparée par sa recherche de logement. Et finalement, le temps fit son oeuvre. « Plus, my mother needed me back home. And Bonnie, too. » Il écoute ses explications vagues, hoche la tête derrière sa pinte, tâchant de se montrer compréhensif. Le visage de Mrs Buchanan lui revient à l’esprit. Il se souvenait l’avoir croisé le lendemain matin de leur première nuit, alors que Faye le poussait presque vers la porte d’entrée. Sa mère était plantée là, seule dans la cuisine, le visage encadré d’une permanente défiant les lois de la physique. Il n’avait aucune idée de qui était Bonnie ; probablement l’amie avec qui il l’avait vu, le deuxième soir.

Pendant une seconde, la conversation lui échappe. Revoir Faye le transporte irrémédiablement 5 ans en arrière, et il se laisse brièvement submergé par une vague de nostalgie douce-amer. Lui non plus ne pensait pas être encore là. Il lui avait fallu six mois pour défaire complètement ses trois misérables cartons de déménagement. Trois de plus pour enfin acheter un canapé. Parmi les habitants avec qui il avait sympathisé, tous s’attendaient à le voir repartir aussi vite qu’il était venu. Qu’est-ce qui l’avait fait rester, exactement? Comme si elle lisait dans ses pensées, Faye verbalise soudain son questionnement existentiel « What about you? What kept you in our dear Stevenson? » Il sourit pour masquer son malaise, même s’il sait son intérêt sincère et dénué de jugement. « Oh, you know… » Il se racle la gorge, le regard fuyant vers la scène. Après une seconde flottement, ses yeux se posent à nouveau sur le visage incrédule de Faye : « …the sun and the vibrant cultural scene. » Elle grimace et il sourit derrière son verre. Un battement. Il concède enfin : « I guess I was tired to see the world. » La chanson se termine sur une note de guitare dissonante, plongeant la salle dans une atmosphère étrange. « Fuck that’s depressing, sorry. » Ils rient pour dissiper l’ombre de gêne. Le regard de Faye sur Joe a quelque chose de bienveillant, honnête, presque juvénile. Qui ne joue par à faire semblant que. Il se souvient de la facilité avec laquelle il s’était ouvert à elle, lui d’ordinaire si méfiant. Les années sur la route ne l’avaient pas rendue cynique, il le lit sur son visage. Inévitablement, la pensée qu’il essaie de réprimer depuis que Faye a engagé la conversation s’insinue jusqu’à son esprit ; est-ce qu’elle va à nouveau m’inviter chez elle? Dans sa chambre au papier peint bleu ciel? Il s’empresse d’ajouter, pour maintenir cette pensée à distance : « I host a radio show on weekend nights now, so… What would the insomniacs do if I left? » Il fronce les sourcils en se donnant un air sérieux, puis avale une gorgée de bière. « I just have too many responsibilities tying me here now. » Oh if only you knew, city boy.
Revenir en haut Aller en bas
Faye Buchanan
Faye Buchanan
☾ ☾ ☾
Télégrammes : 680
Date d'inscription : 16/02/2020
Alias : terpischore (mariko, elle)
Portrait : flopugh @ dramaqueen.
Visages : frances patterson.
Disponibilité : quotdienne ou presque (0/4).
at night, all birds are black. (joe) Tumblr_prlr6mrm2M1vpievmo1_500
Âge : vingt-cinq ans.
Rumeurs : on a tout dit sur cette petite qui a quitté le bercail des étoiles plein des yeux, mais ce que l'on retient surtout c'est son retour désabusé et la gamine dont s'occupe sa mère, qu'on soupçonne être la sienne.
Occupation : aspirante chanteuse country sur le carreau, recherche vaguement un emploi.
Communautés : columbia chorus.

at night, all birds are black. (joe) Empty
MessageSujet: Re: at night, all birds are black. (joe)   at night, all birds are black. (joe) EmptyMer 26 Fév - 15:25

« Oh, you know… the sun and the vibrant cultural scene. » Faye lâche une grimace suivie d'un rire clair face à cette dernière affirmation. Difficile de ne pas relever l'ironie dans les propos de Joe, qui, en cinq ans, s'était certainement aperçu que Stevenson était loin d'être un paradis perdu. Elle ne se souvenait pas de lui comme quelqu'un de drôle, pourtant. Au cours des quelques soirées partagées, ils s'étaient plu, bien sûr. Elle avait aimé son air lointain, hirsute, et la manière qu'il avait de paraître ici et partout ailleurs à la fois. Évidemment, elle ne le connaissait pas - ou si peu - et ce qu'elle avait vu en lui alors, c'était sûrement ce qu'elle avait bien voulu y voir. Faye se trouve surprise de découvrir qu'il est capable de la faire rire de ce rire franc, presque cristallin, qu'elle a l'impression de n'avoir pas entendu résonner dans sa gorge depuis son retour au village.
« I guess I was tired to see the world. » Il lâche, alors que la musique cesse et que le silence se fait dans l'assemblée. Faye détourne son regard ; elle ne sait pas quoi répondre. Le vide qui les sépare s'est comme rempli d'une tension nouvelle, qu'il vient très vite disperser d'une nouvelle remarque. « It's okay, don't worry. I get that. I got tired of it too, somehow. » Elle hausse les épaules, sourire en coin. Si les années l'ont abîmée, la gamine trop douce pour son propre bien est toujours là, cachée derrière des airs las. Étrangement, Joe la fait ressurgir, à sa manière. Est-ce le souvenir de qui elle était autrefois qui refait surface, ou une ingénue envie de confidences ? Elle l'ignore - en fait, elle n'y pense évidemment pas - mais elle aime la sensation de chaud qui s'empare d'elle quand elle lui parle. Ça a l'air de lui plaire aussi. Alors, ils continuent.

Joe lui parle de la radio, et de l'émission qu'il anime tous les samedis soirs. Elle lève un sourcil intrigué ; elle l'a sûrement déjà entendu. Depuis son retour, les insomnies sont nombreuses, et pour les occuper, elle a pris l'habitude de s'installer dans le salon avec un disque ou un programme. Ça lui fait de la compagnie, des mots différents des babillages de Bonnie ou des digressions de sa mère. « Oh really ? I don't think I have heard you. I guess I just didn't recognize you ? I don't know. Anyway. » Faye balaye ses paroles d'un geste de la main, alors qu'elle s'emmêle dans ses mots comme dans ses pensées. Est-ce qu'il me fera une dédicace ? ne peut-elle s'empêcher de se demander, comme une midinette face à son artiste préféré. C'en est presque risible, et ses joues s'empourprent à cette seule idée. T'as plus quinze ans, Faye.

« I just have too many responsibilities tying me here now. » il lâche, et Faye lève vers lui un regard surpris. Elle reste muette un instant, le temps de remettre en place les différents éléments. Pour elle, dont le quotidien se résume désormais en ce nom, il ne peut s'agir que de Bonnie. « Oh. Okay. I… didn't realize you knew. » Qu'elle réplique le plus simplement du monde, sans se défaire de son air étonné, et presque soulagé, finalement. « Did my mom tell you ? » Finit-elle par lâcher, tentant de rassembler les différentes pièces de ce puzzle.


(j'écoutais ça en écrivant, et je crois que c'est un peu décousu, du coup. désolée at night, all birds are black. (joe) 3283903198)
Revenir en haut Aller en bas
https://bleuvelours.forumactif.com/t56-she-s-like-a-rainbow-faye
Joe Murphy
Joe Murphy
☾ ☾ ☾
Télégrammes : 39
Date d'inscription : 14/02/2020
Alias : patchu(léa), elle
Portrait : rpatz (mala santa)
Disponibilité : là et dispo
at night, all birds are black. (joe) Tumblr_pt9lwcqYfN1ypkb3uo2_500
Âge : trente-trois ans
Rumeurs : le city boy qui a pris racine, sans que personne comprenne vraiment pourquoi (à commencer par lui). tout le monde s’attend à le voir disparaitre aussi vite qu’il est apparu. noctambule notoire, certains reconnaissent sa voix — elle passe sur les ondes locales, les nuits de weekend. on raconte qu'il est socialiste.
Occupation : journaliste pour plusieurs journaux locaux ; et comme les piges, ça paie pas très bien, il anime également une émission les nuits de weekends sur une radio locale. parce que sa voiture l’a lâché récemment, il s’est a aussi fini par accepter un job de prof d’anglais remplaçant, à stevenson high.

at night, all birds are black. (joe) Empty
MessageSujet: Re: at night, all birds are black. (joe)   at night, all birds are black. (joe) EmptyDim 1 Mar - 19:24

« Oh really ? I don't think I have heard you. I guess I just didn't recognize you ? I don't know. Anyway. » Il lui adresse un faible sourire entendu. Don’t you worry, only night workers and depressed people who can’t sleep hear me. Faye disperse le léger malaise d’un revers de la main ; visiblement ni lui ni elle n’a envie de s’appesantir sur ce qu’il fait chaque semaine, dans la nuit du samedi au dimanche entre une heure et deux heures du matin. Joe termine sa pinte d’une traite.

Sur scène, le groupe tarde à démarrer la chanson suivante, forçant les personnes du public à s’engager dans quelques échanges de small talk inconséquents, pendant que d’autres fuient le silence en se dirigeant vers le bar. Joe capte l’attention du barman à une dizaine de mètres de là et brandit son verre vide. Prenant soudain conscience de son impolitesse, il se tourne vers Faye, dont la bouteille de bière est elle aussi vide : « Can I buy you a drink? » Le regard de la jeune femme est d’abord traversé d’une hésitation, puis retrouve son enthousiasme caractéristique. « Are you still drinking Manhattans…? » il l’interroge, masquant à peine la pointe d’amusement dans sa voix. What? I’m a classy lady! Le ton piqué à vif de Faye résonne dans ses oreilles. Cinq ans plus tôt, lorsqu’il lui avait offert un verre pour la première fois, il se souvient de son air assuré lorsqu’elle avait commandé le cocktail — trop assuré pour une jeune femme tout juste en âge de boire. Faye avait quelque chose d’une enfant qui n’a pas encore assez pratiqué le mensonge ; elle laissait transparaitre sur son visage ses émotions, ses hésitations et ses interrogations, et on la déchiffrait sans mal, comme un livre ouvert. Joe se souvient ; il avait été amusé puis séduit par son aplomb de jeune femme qui voulait montrer qu’elle n’avait pas peur du monde. Il avait voulu croire qu’elle avait essayé de l’impressionner, avec son cocktail, ce soir-là. What do you think, Seattle? That we only drink light beer and cheap wine, around here?! elle avait ajouté, quelques traces de timidité encore dans la voix.

La commande passée, la conversation reprend son cours. Joe prétexte des responsabilités imaginaires, à défaut d’avoir de vraies victoires à présenter. Aussitôt, l’air entre Faye et lui change ; s’épaissit. Cette fois, il a du mal à déchiffrer ce qui se joue dans les yeux de la jeune femme, soudain muette. Il s’apprête à éclaircir ses propos ; peut-être la plaisanterie n’était-elle pas claire ; peut-être qu’elle l’a mal compris, dans le brouhaha des habitués s’amassant près du comptoir. « Oh. Okay. I… didn't realize you knew. » Joe fronce les sourcils, et avance le visage vers Faye de quelques centimètres, l’air interrogateur, pour être bien sûr de l’entendre. Knew what? Il s’enfonce dans les méandre de son esprit, essayant de démêler ce qu’elle avait bien pu comprendre de sa blague tombée à plat. Le producteur de l’émission de radio qu’il animait lui avait annoncé un pic d’audience — qui demeurait absolument ridicule, au regard des chiffres qu’il faisait habituellement — mais Faye ne pouvait raisonnablement pas faire référence à ça? Et comment aurait-elle pu avoir l’information? Il essaie une nouvelle fois de sonder son regard et s’apprête à expliciter ses paroles pour dissiper l’incompréhension, lorsqu’elle poursuit enfin : « Did my mom tell you ? » La question le prend de cours, ne faisant aucun sens. Il se redresse, perplexe, et se demande soudain si Faye n’est pas en train de lui faire elle-même une blague dont la chute peine à arriver.  « Your mom— what? » Il grimace. Ils pourraient tout aussi bien être en train de communiquer en morse ou en signaux de fumée. L’incompréhension prend toute la place entre eux, à présent, et Joe finit par crever l’abcès devant le silence insondable de Faye : « I— I’ve not talked to your mom since… since that morning. » Ce fameux matin ; la permanente de Mrs Buchanan ; Faye qui avait pourtant oeuvrer à ce qu’ils ne se croisent pas. Sur scène, la musique reprend soudainement. Joe est obligé d'élever la voix : « What are you talking about? » il demande avec un petit rire, pour tenter de réinsuffler un peu de légèreté dans la conversation après ce tournant improbable.
Revenir en haut Aller en bas
Faye Buchanan
Faye Buchanan
☾ ☾ ☾
Télégrammes : 680
Date d'inscription : 16/02/2020
Alias : terpischore (mariko, elle)
Portrait : flopugh @ dramaqueen.
Visages : frances patterson.
Disponibilité : quotdienne ou presque (0/4).
at night, all birds are black. (joe) Tumblr_prlr6mrm2M1vpievmo1_500
Âge : vingt-cinq ans.
Rumeurs : on a tout dit sur cette petite qui a quitté le bercail des étoiles plein des yeux, mais ce que l'on retient surtout c'est son retour désabusé et la gamine dont s'occupe sa mère, qu'on soupçonne être la sienne.
Occupation : aspirante chanteuse country sur le carreau, recherche vaguement un emploi.
Communautés : columbia chorus.

at night, all birds are black. (joe) Empty
MessageSujet: Re: at night, all birds are black. (joe)   at night, all birds are black. (joe) EmptySam 7 Mar - 12:47

« Can I buy you a drink? »
Derrière la proposition nonchalante, Faye est ramenée instantanément cinq ans en arrière, à cette soirée qu'ils avaient passée ici-même, dans la même ambiance enfumée, sans que la musique ne puisse venir les interrompre. Cette soirée qui s'était terminée dans les draps ornés de fleurs pastels de la jeune femme à peine sortie de l'adolescence, et qui avait incontestablement changé le cours de sa vie ; plus qu'elle n'aurait pu l'imaginer, évidemment. Si l'ivresse commence à s'emparer du corps frêle de Faye, elle n'hésite pourtant pas longtemps et acquiesce.
« One drink can't hurt, » lance-t-elle en haussant les épaules, savourant ces souvenirs d'une jeunesse désormais derrière elle. Sans trop hésiter, elle se glisse dans le corps de cette Faye d'autrefois, ignorant au passage les quelques bleus que les années lui ont fait au cœur.
« Are you still drinking Manhattans…? » Elle ne peut cacher un air surpris : il se rappelle. Autrefois, à peine majeure, elle ne commandait que des cocktails. Something fancy, qu'elle demandait avec assurance. Long Island, Moscow Mule, London Fog : les noms des mixtures comme autant de destinations exotiques dont elle se prenait à rêver. Et Joe l'avait remarqué, et s'en était souvenu, arrachant à Faye un sourire satisfait.
Elle aimerait répondre que c'est toujours le cas - qu'elle est toujours cette personne -, et qu'elle ne boit d'ailleurs rien d'autre, mais ce serait un mensonge. En cinq ans sur la route, Faye a appris à se contenter de Budweiser tièdes et de bouteilles d'alcools blancs cachées dans des sacs en papier. Elle hoche la tête, cependant. « Always in for a Manhattan ! » réplique-t-elle avec un large sourire.

Tous deux s'avancent vers le bar, s'éloignant encore un peu plus de la scène et du reste de la foule. Faye sirote sa boisson d'un air distrait, quand elle semble lâcher une bombe. Elle sent Joe pris de cours, ses sourcils épais soudain froncés le rendant encore plus impressionnant. C'est comme si une grande confusion venait de s'installer entre eux ; une confusion que la jeune femme ne saurait expliquer, tant tout lui semblait limpide jusqu'à présent.
Il lâche des balbutiements, visiblement perdu dans une recherche de sens qui vient se dessiner jusque sur son visage ; elle peut presque voir les rouages s'activer dans son cerveau, tentant d'ordonner les propos confus de Faye. « I— I’ve not talked to your mom since… since that morning. » Elle fronce les sourcils de même, résolument perplexe. S'il ne l'a pas vue, comment est-il au courant alors ?

« What are you talking about? »
Elle percute alors. Il ne sait pas. Il ne sait pas et elle vient de lui lâcher, en toute tranquillité, les premières amorces de l'annonce de sa paternité. Peut-être est-ce l'alcool qui circule dans ses veines, la chaleur, la musique trop forte ; peut-être aussi qu'elle ne réalise pas ce que ça peut représenter, tant elle-même a du mal à le concevoir. Faye a envie de lui dire, les mots lui brûlent les lèvres.
« I'm talking about — » Et puis elle s'interrompt en pleine phrase, en proie soudain à une confusion totale. Panique. Est-ce vraiment le meilleur moment pour le lui dire ? Elle reste silencieuse un moment, comme figée.
« I'm sorry, I think I mistook you for someone else. » dit-elle avec un sourire contrit, consciente de l'absolue maladresse et de l'invraisemblance de l'excuse. Faye fait brusquement volte-face et se dirige vers la sortie, les yeux écarquillés, les mains moites et le cœur comme un tambour battant.
Revenir en haut Aller en bas
https://bleuvelours.forumactif.com/t56-she-s-like-a-rainbow-faye
Joe Murphy
Joe Murphy
☾ ☾ ☾
Télégrammes : 39
Date d'inscription : 14/02/2020
Alias : patchu(léa), elle
Portrait : rpatz (mala santa)
Disponibilité : là et dispo
at night, all birds are black. (joe) Tumblr_pt9lwcqYfN1ypkb3uo2_500
Âge : trente-trois ans
Rumeurs : le city boy qui a pris racine, sans que personne comprenne vraiment pourquoi (à commencer par lui). tout le monde s’attend à le voir disparaitre aussi vite qu’il est apparu. noctambule notoire, certains reconnaissent sa voix — elle passe sur les ondes locales, les nuits de weekend. on raconte qu'il est socialiste.
Occupation : journaliste pour plusieurs journaux locaux ; et comme les piges, ça paie pas très bien, il anime également une émission les nuits de weekends sur une radio locale. parce que sa voiture l’a lâché récemment, il s’est a aussi fini par accepter un job de prof d’anglais remplaçant, à stevenson high.

at night, all birds are black. (joe) Empty
MessageSujet: Re: at night, all birds are black. (joe)   at night, all birds are black. (joe) EmptyDim 8 Mar - 19:57

L’incompréhension se transforme un peu plus en malaise, chaque seconde où Faye demeure muette. Les traits de la jeune femme se sont tendus et son visage porte une gravité qu’il ne lui reconnait pas ; mais là encore, il essaie de se souvenir qu’ils ne se connaissent pas vraiment, elle et lui. Deux nuits, il y a 5 ans, est-ce que ça compte réellement pour quelque chose? Joe entrouvre la bouche, mais n’a rien de plus à ajouter, cherchant à retrouver pied au milieu de toute cette confusion. Après ce qui semble être une éternité, Faye répond enfin avant de s’interrompre brutalement : « I'm talking about — ». Il est incapable de déchiffrer son regard et encore moins l’inflexion qui teinte sa voix rauque : est-ce de l’inquiétude? De l’impatience? Rien de tout ça ne lui est familier, avec Faye. Le silence qui suit crée une pression dans sa poitrine, alors même qu’il n’a aucune idée d’où elle veut en venir. Il a l’impression d’être étranger à tout cette conversation, et Faye ne fait que confirmer cette sensation : « I'm sorry, I think I mistook you for someone else. » Elle-même ne croit pas une seule seconde à cette excuse ; il voit son regard fuir vers la sortie, ses doigts s’agiter autour de la lanière de son sac à main. Le poids qui pesait sur le torse de Joe se lève presque aussitôt, comme un ballon de baudruche que l’on éclate. Ils vont pouvoir passer à autre chose, faire comme si la dernière minute de cette conversation n’avait pas eu lieu, et partager un verre.

Faye en a visiblement décidé autrement. Alors que le barman vient de poser un verre à cocktail sur le bois collant du comptoir, elle lui tourne le dos sans demander son reste et s’éloigne vivement de lui. Joe n’a pas le temps de comprendre ce qui se passe qu’elle a déjà atteint la sortie du club. Une seconde passe, puis une deuxième. Il reste planté là, circonspect. What the hell just happened?! Malgré la distance que la jeune femme venait de placer entre eux, la confusion le maintient immobile. Il ne va pas courir après elle. Il n’y a aucune raison à ce qu’il aille à sa poursuite. Elle ne lui doit aucune explication. Il ne lui doit rien non plus. Il n’ont pas ce genre de relation. Elle n’avait pas l’air de vouloir parler davantage. Il n’a pas envie d’être lourd. Ils se connaissent à peine. Et puis Mitch vient de lui apporter son verre.

Joe empoigne son blouson qui trainait sur un tabouret et s’élance à son tour vers la sortie, d’un pas nerveux. Quelque chose ne tourne pas rond. L’urgence dans sa démarche, son sourire forcé. Il n’avait certainement rien à voir avec ce qu’était en train de traverser Faye à ce moment précis, mais il devait en avoir le coeur net ; s’assurer qu’elle allait bien. Ou lui appeler un taxi. Il n’avait pas la moindre idée de la marche à suivre ; les élans d’émotivité des femmes avaient toujours eu cette capacité à le désarmer. Oh lord, faites qu’elle n’ait pas besoin d’une épaule sur laquelle pleurer ; il n’était pas équipé pour ça.

« Faye? » Il pousse la porte du club, laisse le froid de la nuit le saisir à la gorge. Il enfile son blouson à la hâte, s’y reprenant à deux fois, éblouit par les lampadaires qui éclairent l’entrée de The Blues and Brews. Il entre en collision avec un homme qui se tenait là, bredouille des excuses tout en cherchant la silhouette de Faye. Là-bas, dans l’obscurité du parking, il croit distinguer ses cheveux blonds. Il trottine jusqu’à elle, puis ralentit, les mains offertes en signe de reddition. Le souffle coupé par le froid, il articule avec difficulté : « I’m sorry if i did or… or said something to upset you∞ » Sa voix est mal assurée ; on ne saurait trop dire s’il s’agit d’un affirmation ou d’une question. Faye fait un pas en arrière. Il réalise soudain qu’il se tient au milieu d’un parking sombre avec une fille qui venait de poursuivre hors d’un bar. « I don’t want to creep you out. » Il fait à son tour un pas en arrière, enfonce ses mains gelées dans ses poches, puis se racle la gorge. « What happened in there? »
Revenir en haut Aller en bas
Faye Buchanan
Faye Buchanan
☾ ☾ ☾
Télégrammes : 680
Date d'inscription : 16/02/2020
Alias : terpischore (mariko, elle)
Portrait : flopugh @ dramaqueen.
Visages : frances patterson.
Disponibilité : quotdienne ou presque (0/4).
at night, all birds are black. (joe) Tumblr_prlr6mrm2M1vpievmo1_500
Âge : vingt-cinq ans.
Rumeurs : on a tout dit sur cette petite qui a quitté le bercail des étoiles plein des yeux, mais ce que l'on retient surtout c'est son retour désabusé et la gamine dont s'occupe sa mère, qu'on soupçonne être la sienne.
Occupation : aspirante chanteuse country sur le carreau, recherche vaguement un emploi.
Communautés : columbia chorus.

at night, all birds are black. (joe) Empty
MessageSujet: Re: at night, all birds are black. (joe)   at night, all birds are black. (joe) EmptyMer 18 Mar - 11:32

Le froid engourdit les doigts, alors qu'une brume épaisse s'est abattue sur la vallée, allant jusqu'à masquer la lune de son voile cotonneux. Faye ne remarque ni l'obscurité, ni la température glaciale. Elle est devenue tourbillon en dedans, cœur battant la chamade, pulsations chaudes jusque dans les tempes. What the hell just happened ? elle se demande, devenant peu à peu spectatrice de la scène. Elle remet les choses en place : l'allusion à Bonnie, l'incompréhension, la fuite. Elle s'aperçoit qu'à aucun moment, elle n'a envisagé Joe dans l'équation. Elle l'a toujours pensé parti depuis longtemps, sorti définitivement de sa vie, et de celle de sa fille. Manifestement, il n'a pas la même idée du définitif ; et voilà qu'il va falloir lui dire, lui parler. Au revoir, verres partagés et sourires naïfs. Adieu, légèreté. C'est la première fois qu'elle doit annoncer à quelqu'un l'existence de Bonnie (et a fortiori, au père de l'enfant). C'est la première fois car jusque là, personne ne s'est enquis de ce petit être dans les pattes de Faye depuis son retour au village. Joe non plus, ne s'est pas préoccupé, mais lui n'aura pas le choix. Mais peu importe, non ? Il continuera simplement de vivre comme il l'a toujours fait, fille ou pas. Oui, voilà, peu importe. Faye essaie de se convaincre ; annoncer à un homme qu'il est père, c'est pas grand chose, finalement. Si ?
Son esprit s'enfonce dans cette spirale d'hésitation, alors qu'elle se refroidit, soudain saisie de frissons (et puis sa veste, restée à l'intérieur).

« Faye? » Elle se retourne brusquement vers la porte d'entrée dont elle voit émerger la tignasse de Joe. C'est un réflexe stupide : elle avait déjà parfaitement identifié sa voix. Elle se mord l'intérieur de la joue, pleine de regrets. Elle aurait dû partir immédiatement, mais elle ne s'attendait certainement pas à ce qu'il la suive. Il arrive vers elle rapidement, s'éloignant du faisceau du seul lampadaire éclairant le parking. Joe se répand en excuses, face à une Faye plus désemparée que jamais. Elle n'a jamais été une personne à l'aise avec les conversations sérieuses. En classe, on lui demandait d'être plus attentive et de cesser de distraire ses camarades, reproches au stylo rouge sur ses bulletins scolaires. Adulte, elle a tant ignoré de quoi le lendemain serait fait, qu'elle en a oublié comment parler des choses importantes - s'inventer une vie et repartir. Par automatisme, elle recule. Besoin de mettre de la distance. Il fait de même, et les voilà éloignés de plus d'un mètre. Elle ne distingue plus que les contours saillants de son visage et ses yeux vifs malgré la bière, alors qu'il l'interroge de nouveau, plongé dans l'incompréhension la plus totale.

Faye hausse les épaules. « I'm sorry, it's just — » elle s'interrompt, affiche une moue dubitative. Les mots ne parviennent à franchir la barrière de ses lèvres. « I got really confused, I thought you knew something, and now I don't know wether I should tell you or not, you know ? I mean, it's all stupid. It's not that much of a deal. » Elle déclame, engendrant davantage de confusion encore.
Elle le fixe un instant, avant de détourner le regard.
Une longue inspiration.
Les mains moites, le cœur qui bat la chamade.
« I have a daughter. Also, it's your daughter, too. »

Tout autour d'eux, la nuit est noire et le silence de plomb. Une chouette hulule.
Revenir en haut Aller en bas
https://bleuvelours.forumactif.com/t56-she-s-like-a-rainbow-faye
Joe Murphy
Joe Murphy
☾ ☾ ☾
Télégrammes : 39
Date d'inscription : 14/02/2020
Alias : patchu(léa), elle
Portrait : rpatz (mala santa)
Disponibilité : là et dispo
at night, all birds are black. (joe) Tumblr_pt9lwcqYfN1ypkb3uo2_500
Âge : trente-trois ans
Rumeurs : le city boy qui a pris racine, sans que personne comprenne vraiment pourquoi (à commencer par lui). tout le monde s’attend à le voir disparaitre aussi vite qu’il est apparu. noctambule notoire, certains reconnaissent sa voix — elle passe sur les ondes locales, les nuits de weekend. on raconte qu'il est socialiste.
Occupation : journaliste pour plusieurs journaux locaux ; et comme les piges, ça paie pas très bien, il anime également une émission les nuits de weekends sur une radio locale. parce que sa voiture l’a lâché récemment, il s’est a aussi fini par accepter un job de prof d’anglais remplaçant, à stevenson high.

at night, all birds are black. (joe) Empty
MessageSujet: Re: at night, all birds are black. (joe)   at night, all birds are black. (joe) EmptyDim 22 Mar - 18:35

Faye se confond en explications, et il n’arrive pas à la suivre. « It's not that much of a deal. » Il a envie de saisir la perche qu’elle lui tend pour s’extraire de cette conversation. Faire marche arrière, retourner s’installer au bar jusqu’à ce que l’ennui ou la fatigue — le premier des deux qui gagnera — le pousse à retrouver son appartement austère. Ok then. Il jète un coup d’oeil vers la porte du club, passe nerveusement la main sur l’arrière de son crâne. Pourquoi ne s’était-il pas contenté de rester assis sur son maudit tabouret? Let’s call it a night. Son buste est déjà tourné vers l’entrée du Blues and Brews mais les mots qu’ils cherchent pour prendre congé de Faye peinent à trouver leur chemin jusqu’à sa bouche.

Ils partagent un regard, rien qu’une seconde. Faye. Il n’a aucune envie d’être désagréable avec elle. Il connait la couleur du papier-peint de sa chambre. Après cette conversation, il n’était pas sûre de le revoir un jour — ou de vouloir le revoir un jour, en toute honnêteté. Il sentait déjà ses prochains jours hantés par cette interaction gênante. Faye n’a pas l’air de vouloir en dire plus, et il n’a aucune envie de lui tirer les verres du nez. Elle doit bien avoir une amie avec qui partager ce genre de chose ; sa mère, ou cette Bonnie, peut-être. C’est le moment de s’éclipser. Dans un sourire crispé, il entame : « Well, » mais elle lâche sa bombe sans respirer.

Pourtant, elle ne trouve pas sa cible. « I have a daughter. Also, it's your daughter, too. » Il se passait quoi, ce soir, au juste? Joe demeure impassible une seconde, deux secondes, trois secondes. Il fini par hausser les sourcils, comme si quelqu’un venait de lui lancer une insulte paresseuse — le genre qui nécessite une réaction, mais pas forcément un passage à l’action. « What… » Joe est d’abord inquiet : Faye était-elle ivre? Droguée? La situation paraissait tellement absurde ; peut-être était-il devenu le figurant d’un délire paranoïaque ou d’un mauvais trip..? Sans même le réaliser, son esprit commence à fouiller dans les confins de leurs rares souvenirs communs d’il y a plusieurs années : elle n’avait jamais présenté le moindre signe de quelque trouble mental que ce soit. Elle était inconséquente et plutôt naïve, mais c’était quasiment une gamine, à l’époque — et lui n’était pas bien plus mature du haut de ses vingt-huit ans.

Le silence de la nuit s’est abattu sur eux. L’inquiétude laisse place à l’agacement, qui très vite se transforme en impatience. « …the fuck? » Il avait lancé ça dans un éclat de rire jaune, relâchant toute la pression qui s’était brièvement accumulée sur sa poitrine. Il ne comprenait vraiment pas le sens de l’humour de Faye, ce soir, et voulait juste mettre un terme à cette discussion le plus rapidement possible. Avec un peu de chance, elle déciderait à nouveau de partir sur les routes du pays sans donner de nouvelles, et il pourrait faire comme si ils ne s’étaient jamais recroisés.

« I don’t think you should drive tonight, Faye. » il articule, monocorde. « Let me drive you home. » Joe s’en veut à la seconde même où la proposition franchit le seuil de ses lèvres. Pourquoi est-ce qu’il s’infligerait ça? Trop tard, il a déjà sorti machinalement ses clés de sa poche.
Revenir en haut Aller en bas
Faye Buchanan
Faye Buchanan
☾ ☾ ☾
Télégrammes : 680
Date d'inscription : 16/02/2020
Alias : terpischore (mariko, elle)
Portrait : flopugh @ dramaqueen.
Visages : frances patterson.
Disponibilité : quotdienne ou presque (0/4).
at night, all birds are black. (joe) Tumblr_prlr6mrm2M1vpievmo1_500
Âge : vingt-cinq ans.
Rumeurs : on a tout dit sur cette petite qui a quitté le bercail des étoiles plein des yeux, mais ce que l'on retient surtout c'est son retour désabusé et la gamine dont s'occupe sa mère, qu'on soupçonne être la sienne.
Occupation : aspirante chanteuse country sur le carreau, recherche vaguement un emploi.
Communautés : columbia chorus.

at night, all birds are black. (joe) Empty
MessageSujet: Re: at night, all birds are black. (joe)   at night, all birds are black. (joe) EmptyLun 30 Mar - 9:49

Le visage de Joe est traversé d'une espèce de sidération, quand elle lance les mots qu'elle n'aurait pas dû dire. Son regret est instantané, plus mordant peut-être encore que le silence qu'elle s'était efforcée jusque là. Faye n'a jamais été femme à s'encombrer de filtres qu'elle ne perçoit pas toujours : la moindre pensée qui lui traverse l'esprit pourra trouver forme sur ses lèvres brillantes. Cette fois, elle sent qu'elle aurait mieux fait de ne rien dire. Garder le silence, garder en elle ce secret, précieusement. Bonnie méritait mieux que cette annonce balancée entre deux bières, Faye le sait bien. Elle n'a pas réfléchi. Ou peut-être l'a-t-elle trop fait ? Le résultat est le même : Joe n'y croit pas, ne veut pas y croire - et elle ne peut le blâmer.

Elle le regarde de ses grands yeux humides. Elle ressemble à un enfant que l'on aurait grondée, Faye, alors qu'elle essaie de lire les traits de l'homme qui lui fait face, de plonger dans son esprit. Il ne dit rien, insondable. Quand bien même elle aimerait savoir déchiffrer l'énigme de son visage, il faut se rendre à l'évidence : elle ne sait rien de lui. Elle ne connaît pas ses expressions, elle ignore qui il est. Ça la frappe comme ça, de plein fouet. Quand on pense aux gens qu'on fréquente, on se dit : je le connais depuis cinq ans. Pourtant, ces cinq années sont comme un vide. Peut-être devrait-on dire : je l'ai connu il y a cinq ans ? Et puis, je l'ai oublié, effacé. Jusqu'à aujourd'hui.

« I don’t think you should drive tonight, Faye. » La voix rauque de Joe émerge enfin de sa caverne de silence. Il parle doucement, comme pour remplacer les mots qu'il ne crie pas. Elle aurait préféré qu'il hurle son incompréhension. Au lieu de ça, Faye devra se contenter d'un air blasé et d'une proposition peu enthousiaste.
De sa poche, il extirpe ses clés qui résonnent d'un tintement aigü quand elles s'entrechoquent.
« No, don't bother with me, I can drive alright. » Elle répond, désemparée. Elle voudrait lui parler, lui expliquer, mais il ne lui en laisse pas la possibilité. Elle voudrait être partout sauf ici, loin de toute cette histoire - loin de lui. Ne plus jamais le revoir. « Well... I guess I'll see you around, Joe. » Lance Faye en piochant ses clés dans son sac. Elle lui lance un léger sourire désabusé, avant de faire volte-face en direction de son véhicule.
Revenir en haut Aller en bas
https://bleuvelours.forumactif.com/t56-she-s-like-a-rainbow-faye
Contenu sponsorisé
☾ ☾ ☾

at night, all birds are black. (joe) Empty
MessageSujet: Re: at night, all birds are black. (joe)   at night, all birds are black. (joe) Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
at night, all birds are black. (joe)
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» (demandes) devenir partenaires.
» because the night (finneas)
» (contexte) bluer than velvet was the night.
» fade to black (faye)

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
blue velvet :: ( damn good coffee and cherry pie ) :: Fade To Grey :: Sujets terminés-
Sauter vers: