Candy Allen ☾ ☾ ☾ Télégrammes : 182 Date d'inscription : 24/02/2020 Alias : belacqua/chloé Portrait : mathieu simoneau; self Disponibilité : relativement disponible Rumeurs : Serpent de bible au sourire de la Joconde; joue avec du fric qui n'est pas le sien; Occupation : Croupier au devil's ladder Communautés : devil's; la paroisse | Sujet: still throwing things off, i listen to the sounds they make, on their way down Sam 23 Mai - 20:03 | |
| Le lac, cet œil céruléen, puissant et humble à la fois, calme et impétueux quand vient l’orage, effrayant dans ses tremblements, au lendemain de la tempête, observe Candy qui y trempe ses pieds hâlés. Est-ce que dans les profondeurs, une sirène l’observe ? Candy ne croit pas à la mythologie, mais des fois, parfois, il aimerait s’adonner à la rêverie, ne serait-ce que quelques instants.
Lassé, Candy finit par quitter la zone de pêche, pieds nus et s’aventure sur les cailloux gris qui longent la voie ferrée. Candy observe ce cadavre de modernité, cette longue route vide qui promet de nouveaux horizons et qui pourtant, n’a pas vu âme qui vive depuis Mathusalem. Tout n’est que rentabilité et les voyages des habitants de Stevenson ne sont jamais rentables : rien d’intéressant ne se trouve à Stevenson, la ville ne génère que très peu de richesse économique, échec et mat, chuchote la main invisible avant de leur couper leur accès à la civilisation.
C’est bien pour ça que des types comme Candy, qui taffent au black et qui n’ont pas les moyens de passer leur permis de conduire, se retrouvent à moisir dans ce trou à rats. Pourtant, Candy aime Stevenson, de tout son cœur, mais il ne le dira jamais à haute voix. Il ne voudrait pas passer pour un homme sentimental. Quand le brun rêve d’ailleurs, il ne se demande jamais où mènent ses rails qui s’entrelacent de bois et d’acier. Pour lui, la voie ferrée ne mène nulle part, elle continue sans jamais s’arrêter, fait le tour de la Terre dans sa propre dimension : le rien, le nul, l’inexistant est sa destination, le fou désœuvré n’est rien d‘autre que son voyageur qui a du temps à perdre.
C’est bien pour cette raison que Candy, pieds nus et humides, chaussures à la main, longe la voie ferrée. Car il a du temps à perdre. Au bout de 30 minutes, il rattrape un jeune homme aussi brun que lui, mais plus lent, plus petit, plus rabougri, qui ressemble à une poupée aristocratique. Candy ne sait que faire : le dépasser au risque de paraître présomptueux, rester derrière lui au risque d’être complètement flippant, ou marcher à ses côtés au risque de passer pour un serial killer ?
- Eh !
Alternative : engager la conversation, car la voie ferrée est un rêve éveillé, après tout.
- Tu sais qu’il n’y a que les gens bizarres, pour longer cette voie ferrée ? A quel degré de nulle part et d’inutilité tu comptes t’arrêter ? ironise t-il, comme si lui ne marchait pas sans but logique depuis une bonne demi-heure maintenant, pieds nus qui plus est.
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