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 Arcade games // flashback, 1986

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MessageSujet: Arcade games // flashback, 1986   Arcade games // flashback, 1986 EmptyDim 15 Mar - 22:38

@"Léo Robinson"

C'est quand les heures où il y a le moins de monde aux arcades ?
Tu sais, ça fait quelques années qu'il a eu le temps de se poser la question Albrecht. Il a fait son petit planning dans sa tête, quand est-ce que l'affluence est la plus importante, c'est quoi la tranche d'âge qui passe le samedi-dimanche et celle qui préfère la semaine. Tôt le matin il y a pas grand monde, mais le weekend ça s'agite dans tous les sens pour attraper les joysticks et enfoncer les touches pour frapper avant le copain.

Avec sa capuche sur le crâne, on voit moins ses mèches blondes et son teint pâle, mais il suffit qu'il élève un peu la voix pour que ce soit la fin. Trop tard, on t'a reconnu le boche ! arrête de te cacher. Et au contraire, le boche il court se ruer vers les coins d'ombre où plus aucun regard ne tombera sur lui et ses mille tâches de rousseur. Il fait de son mieux pour avoir l'air américain pourtant, Albrecht. Son blouson de jean, pantalon tout pareil et dépenaillé à ça et là parce que c'est trop cool. Des blasons de brands célèbres brodés sur les manches, les genouillères, et puis des souliers blancs super tendances qu'il s'affaire à nettoyer chaque soir pour qu'ils le restent.

Pour qu'il soit encore plus américain, éventuellement il faudrait qu'il aime prendre le fusil sur son épaule et aller chasser en forêt. Ou non ! l'église, c'est encore mieux. Albrecht il a essayé, quand personne ne regardait, de se glisser entre les bancs vernis de la paroisse, tout dans le fond. Il a écouté les sermons, les prières, les versets, les paroles de l'évangile. C'étaient des beaux récits vraiment. Pourtant Albrecht n'est pas resté. L'eau bénite n'est pas venue sacrer son front, et son nom ne faisait pas partie de la Bible, alors on lui a dit de partir. Bien sûr c'était pas la seule raison, mais ça à l'époque Albrecht ne pouvait pas comprendre. Il s'est par ailleurs toujours demandé pourquoi papa et maman l'avaient appelé "Albrecht". Si tu essayes de fuir tes origines, pourquoi tu donnes à tes enfants des noms qui s'y rapportent ?

- Eh gamin, t'y joues à c'jeu ou pas ?

Il redresse ses pupilles, croise celles d'un type plus grand, plus taillé, plus barbu, plus tout que lui. Poings dans les poches, les doigts d'Albrecht s'affolent, cherchent un truc à tripoter pour chasser le stress qui commence à poindre jusqu'à sa gorge silencieuse.

- Sinon j'prends ta place et fissa.
- Euuuh non... Vous avez qu'à y aller, je vais jouer à autre chose...

Autre chose, il sait pas quoi, mais oui, autre chose. C'est mort pour Star Wars, tant pis. Les épaules carrées, menton rentré vers le bas, Albrecht il passe son chemin et bifurque entre les bornes pour atteindre celles qui ne sont pas déjà encombrées par d'autres garçons. Des filles, c'est vrai qu'il y en a un peu moins. Peut-être parce qu'on est le samedi matin, et qu'elles préfèrent sortir voir des gens ? Johannes, son grand frère, il dirait que c'est trop con une fille.

- Salut, tu veux jouer avec moi ?

Il s'attend pas vraiment à une réponse quand Albrecht atteint la borne à l'effigie du jeu Urban Champion. Mais le gamin qui est déjà en train de tester les boutons, il a pas l'air méchant. Alors l'allemand, il s'est dit que peut-être, ce serait bien de jouer ensemble. C'est pas vrai ça ?


Dernière édition par Albrecht Edelstein le Mar 5 Mai - 15:39, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Arcade games // flashback, 1986   Arcade games // flashback, 1986 EmptyMar 17 Mar - 19:18


Tu presses les boutons, un peu fort peut-être, décidé à gagner. Dès que tu as emménagé à Stevenson avec tes parents, tu as passé une bonne partie de ton temps libre ici à tenter de battre les records qui s’affichaient sous tes yeux. Tes parents ne comprennent pas ton intérêt pour les jeux-vidéos et tu as fini par renoncer à essayer de leur expliquer. Malgré le fait qu’ils soient deux hommes, ils sont tout de même de la vieille école. Question de génération ? Peut-être. Tu as l’impression que vous, vous allez révolutionner le monde, pour le pire ou pour le meilleur ? Tu l’ignores. Toujours est-il que tu as toujours eu cette impression que votre génération évoluait bien plus vite que la précédente. Mais peut-être que c’est comme ça pour tous les jeunes. T’as seize balais à peine et tu te vois déjà maître du monde même s’il y a très peu de chances que tu le deviennes quand même.

Mais à cet instant, tu ne songes pas à tout cela,  tu songes juste à gagner. Parce que ça fait deux ans que t’habites ici et t’as réussi à inscrire ton pseudo dans les records que deux fois. Et t’as fini par te faire détrôner. Bien évidement. Et tandis que tu perds une nouvelle fois, un juron quitte tes lèvres « -Merde ! ». T’as limite envie d’abandonner et de te barrer en bon frustré qui se respecte, mais l’envie de gagner se fait plus forte. C’est alors qu’une voix pas si inconnue te fait sursauter et relever le nez de la bouillie de pixels qui s’étend devant tes yeux. Tu t’apprêtes à refuser gentiment en carrant les épaules pour encaisser un possible coup (tu tiens plus à ta solitude qu’à ton nez faut croire), lorsque tes yeux se posent sur lui. Albrecht. Le garçon qui titille ta curiosité depuis des mois. Le garçon que t’as suivi, celui sur qui les plus folles rumeurs tournent, celui qui… Ne semble pas te reconnaître. Tant mieux, ça veut dire que tu as été assez discret. Il faut dire qu’avec ce qui s’est passé avant tu es passé maître dans l’art d’être invisible. Tu l’observes avec un peu plus d’attention maintenant qu’il est face à toi et que tu peux le voir clairement. Ses cheveux blonds, ses tâches de rousseurs bien plus visibles que les tiennes, sa stature plus haute que la tienne et ses yeux… Bleus ? Gris ? Verts ? Tu saurais pas vraiment dire. Puis tu finis par t’apercevoir que tu dois vraiment avoir l’air bizarre à l’observer comme s’il était une nouvelle espèce extrêmement rare. Tu finis donc par lui adresser un petit sourire un peu hésitant (à force de l’observer, t’en es venu à la conclusion qu’il était plutôt gentil, ce que la plupart des gens ne lui rendaient pas. Mais bon on sait jamais) et te décales pour lui faire de la place « -Je veux bien, c’est plus marrant contre quelqu’un que contre l’ordinateur. ».

Tu lances une nouvelle partie et souris, déjà concentré sur l’écran « -Bonne chance ». Vous devez former un drôle de tableau tous les deux. Deux garçons dont l’un des deux fait une tête de moins que l’autre, agglutinés devant une borne d’arcade, un peu isolés des autres joueurs qui semblent bouder ce coin et en train de s’acharner sur les boutons pour arracher la victoire. Hors de question de se faire des cadeaux. Et puis quoi encore.
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MessageSujet: Re: Arcade games // flashback, 1986   Arcade games // flashback, 1986 EmptyMer 18 Mar - 10:48

Il sait très bien Albrecht que ce garçon a eu un regard de refus au début. Mais il ne saurait pas dire si ce dédain était pour lui, ou pour autre chose. Oui ça existe les gens qui veulent jouer seuls, même contre un ordi. Mais l'allemand il n'est sûr de rien en ce qui le concerne. Toujours, la haine elle est dirigée pour lui. Alors à force, Albrecht a fini par la faire sienne. Une évidence. "S'il me regarde mal, c'est parce qu'il sait qui je suis."

Pourtant l'accord finit par tomber. Alors, discret, le blond s'approche pour gagner sa place de joueur deux.

C'est pas un peu bizarre de voir traîner le fils nazi des Edelstein, avec le fils geekos d'un couple homo ?
Sans même avoir à tourner la tête, Albrecht sent sa nuque brûler sous les regards inquisiteurs là-bas tout derrière. Même sa capuche n'est pas suffisamment épaisse pour qu'il puisse se protéger de ces ondes qui lui démangent la peau.

- Toi aussi.

"Bonne chance". Le mot sonne terrible, et même qu'au moment de lancer la game, Albrecht il a un peu les phalanges qui tremblent. De peur, d'excitation, de joie, de stress ? Personne ne saurait dire. Il fait du mieux possible pour masquer ses sentiments qui débordent trop et tout le temps. Est-ce que ça fonctionne ? Ce gamin à côté de lui, sans doute qu'il le connaît pas encore. Pour l'avoir accepté si facilement. D'ailleurs, il ne dit rien à Albrecht. Rien de bien précis. Quand on fait son maximum pour fuir les regards, on ne retient plus aucun visage. Même ceux qui auraient pu nous être sympathiques.

- Ah... Merde...!

Une mauvaise manipulation des boutons lui fait faire une action dans le vide, c'est un peu rigolo. Le blond s'enquit d'un rire fausseté pour tenter de maquiller la gêne.

- J'étais débile sur ce coup.

C'est soufflé bas, assez pour que son voisin entende, mais trop peu pour que les personnes alentours puissent percevoir quoi que ce soit. Et puis avec son hoodie, ça ne doit pas aider à se faire comprendre.
Quelques fois, il lui arrive de tourner les yeux vers son copain de jeu. Moins haut que lui, d'une tête peut-être, la crinière brune un peu sauvage. Un air sérieux qui veut gagner. Des épaules petites mais qu'il devine fortes. Non, aussi loin qu'il cherche dans ses souvenirs, ça ne lui dit rien. Ou bien il n'a jamais remarqué ? C'est possible. Vraiment possible.

Vers la fin de la partie, le verdict est sans appel.

- T'es vraiment fort. Tu t'entraînes souvent ?

Dans ses yeux, c'est une admiration réelle. Tranquille, mais réelle. Un micro sourire timide lui détache la fermeture des lèvres, puis il baisse des yeux à terre, avant de les reporter sur l'écran de sa défaite.

- Tu m'apprendras à gérer comme toi ?
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MessageSujet: Re: Arcade games // flashback, 1986   Arcade games // flashback, 1986 EmptyVen 20 Mar - 0:00


Le jeu se lance et tu restes concentré sur l’écran, t’as besoin d’une victoire pour faire redescendre ta frustration après ta défaite précédente contre l’ordinateur. Défaite au combien décevante d’ailleurs. Mais bon, il faut croire que tu n’es pas le meilleur joueur d’Urban Champions de Stevenson, c’est triste mais c’est la vie. En tout cas ce n’est pas aujourd’hui que tu arriveras à inscrire ton pseudo dans les high-scores de la borne. Cependant, tu peux encore gagner face au blond que tu affrontes. Blond qui fait une erreur de manipulation dans les boutons, erreur qui te permets de prendre l’avantage. Ce gars te fascine et t’intrigue peut-être depuis des mois, mais ce n’est pas pour autant que tu comptes le laisser gagner ! C’est donc sans aucune honte que tu profites de son erreur pour mettre quelques coups bien placés. Tu entends ce qu’il dit mais tu ne t’occupes pas de répondre tout de suite, concentré sur la partie. Est-ce que les jeux-vidéos ont prit un peu trop d’importance dans ta vie ? Peut-être bien, toujours est-il que tu ne plaisantes pas avec ça.

Tu remportes finalement la victoire quelques minutes plus tard alors qu’un sourire heureux, quoi que teinté d’une pointe d’orgueil, se peint sur tes lèvres. Ta tête se tourne vers ton adversaire du moment tandis que ses paroles agrandissent un peu plus ton sourire. Il faut dire que tu as rarement l’occasion de parler de ta passion principale entre tes parents qui ne comprennent pas et tes amis qui se comptent sur les doigts d’une main « -Assez souvent oui ! J’ai atterri devant ce jeu un peu par hasard, il y a toujours peu de monde dans ce coin-là. Au final, j’y joue dès que je viens ici. ». Tu vois son regard se diriger vers le sol puis vers l’écran où ta victoire et donc sa défaite, s’affichent toujours. Tu hésites un peu devant sa question. Au final, à part s’entraîner, il n’y a pas grand-chose à faire… Mais tu n’as pas envie de refuser pour la simple et bonne raison qu’il t’offre une très bonne occasion de mieux le connaître et que tu ne peux pas vraiment te permettre de la laisser filer au vu de la curiosité que tu as pour lui et pour toutes les rumeurs qui circulent sur sa famille. « -Il n’y a rien de bien sorcier… A part jouer souvent, il n’y a pas grand-chose à faire. Mais si tu veux, on pourra jouer l’un contre l’autre ! ».

Tes yeux se tournent vers lui tandis que tu lui adresses un nouveau sourire. T’as toujours été comme ça toi. Souriant. Enfin, à partir du moment où tu aimais bien la personne et tu trouvais la discussion intéressante. Ce qui était le cas avec Al. Tu aimais bien ce que tu avais découvert de lui durant toutes ces semaines de filature (oh bon sang, dit comme ça tu passais vraiment pour un taré) et cette discussion confirmait pour le moment cette première impression. Puis, tu réalisais finalement que si tu connaissais son prénom, ce n’était sûrement pas son cas. Tu tendais donc ta main avec un sourire avenant « -Au fait moi, c’est Léo. Ravi de te rencontrer ! ».
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MessageSujet: Re: Arcade games // flashback, 1986   Arcade games // flashback, 1986 EmptyLun 23 Mar - 14:18

Il y a toujours peu de monde dans ce coin-là.

Oui. C'est précisément la raison pour laquelle Albrecht ose sortir de son trou pour se frayer un chemin entre les bornes d'arcade. Quand il y a trop de gens, c'est pas possible de faire ça, de se montrer ouvertement, la chevelure blonde au vent, l'air de rien. Parce que tout le monde peut le voir, lui et sa face de nazi, son 1m80 impossible à manquer et son blouson en jean qu'il ne retire jamais. Sans doute une carapace un peu maladroite et trop évidente, il croit que les emblèmes brodés sur les manches et les pans du manteau le protégeront de la cruauté des autres. Si naïf et pourtant.

Son camarade de jeu lui tend la main. Ce premier geste, si anodin, secoue l'allemand qui n'a pas de réponse à donner. Léo, il ne reconnaît pas ce nom. En tout cas ça ne lui dit rien. Les histoires à propos de cette famille homoparentale, ça Albrecht a déjà entendu, oui. Mais il n'affilie pas ça à Léo puisque son nom de famille lui est encore inconnu.

Tout un bataillon de questions qui résonne alors : "Est-ce que ça se fait, ça ?" "C'est pour moi ?" "Et si je lui rends son salut, est-ce qu'il va se moquer après ? "Est-ce que ça va lui attirer des ennuis ?" "Comment on serre la main ?" À tel point qu'il en oublie quelques fondamentaux, et, lèvres entrouvertes, ses joues se fardent d'un pourpre timide.

- Salut Léo, enchanté. Moi c'est Albrecht...

Il a soufflé très bas son nom, comme si le fait de le murmurer attirerait moins les éventuelles paires de yeux présentes. Le seul fait de donner son identité c'est comme avouer ses crimes, ça lui pique la gorge, le cœur et l'estomac. Les autres ils ne savent pas imaginer à quel point c'est dur d'être Albrecht, alors ils en profitent pour enfoncer le clou plus loin, à guetter la moindre occasion pour tacler encore. Puis c'est déjà assez fort comme ça de voir le boche en compagnie d'un autre qui ne le repousse pas, pas encore.

Tout de même, la poignée de mains finit par se faire. Un peu tendue pour Albrecht, mais surtout pressée. Lorsqu'il retire sa dextre, c'est pour l'engouffrer dans sa poche de veste.

- Moi je joue pas souvent.

Parce que la plupart du temps, des gros bras ou des sales gamins lui refusent la place et le dégagent des arcades. Les groupes se referment autour des bornes pour que jamais le blond n'ait la place de s'immiscer quelque part dans cette muraille de dos. Et bien sûr qu'il ne réplique jamais Edelstein, jamais il ne l'a fait.

- Tu... Tu es du lycée ?

Parce que Léo, il a l'air vraiment jeune. Beaucoup plus que lui. Et avant même d'entendre la réponse, Albrecht fait mine de retourner au jeu pour relancer une game. Ce n'est même pas une réelle volonté de jouer qui le motive, c'est pour éviter de ne rien faire. De se laisser préoccuper par les oreilles indiscrètes qui traînent, qui se méfient, qui dédaignent, qui attendent la fin du jeu pour harceler l'allemand lorsqu'il sera dehors, loin de la protection indirecte de Léo.
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MessageSujet: Re: Arcade games // flashback, 1986   Arcade games // flashback, 1986 EmptyJeu 26 Mar - 18:42


Tu souris lorsqu'il se présente à son tour, gardant ta main en place malgré que ce dernier ne l’ai toujours pas serré. D’ailleurs heureusement que tu connais déjà son prénom sinon tu n’aurais jamais compris son petit murmure timide ! Après quelques instants, il finit par te serrer la main un peu précipitamment, sans même que tu es perdu ton sourire un seul instant. Une fois ta main libre, ton pouce vient se coincer dans la poche de ton short. En parlant de short, tu ne comprends pas comment le blond fait pour ne pas mourir de chaud. On est en plein mois d’août et il se trimballe avec une veste et un pantalon ! T’as limite chaud pour lui alors que tu n’arbores qu’un short beige et un tee-shirt à manches courtes bordeaux. Tu l’écoutes calmement, devant lever un peu la tête pour le voir. Contrairement à lui, tu n’as pas encore fini ta croissance et tu espères vraiment prendre encore quelques centimètres au cours des prochaines années parce que là c’est pas possible t’es juste beaucoup trop petit à ton goût. Il te pose une question mais semble se ficher de la réponse, néanmoins les regards que tu arrives à sentir poser sur vous, scrutateurs et lourds, te font penser que, peut-être, il cherche juste à occuper ses mains et éviter de penser à tous ces yeux qui vous scrutent comme des vautours. T’as envie de te retourner pour leur gueuler qu’il y a rien à voir. Néanmoins, tu te contentes de promener ton regard aux alentours, croisant quelques yeux qui se détournent tandis que d’autres ne semblent pas se sentir mal à l’aise d’être repérés et vous fixe toujours ouvertement. Tu roules des yeux devant l’indélicatesse de certains mais ne dit rien et te tournes vers la borne à ton tour « -Oui. Je vais passer en junior à la rentrée. Et toi, tu fais quoi ? ».

Tu sais qu’avec cette information il peut facilement déduire à peu près ton âge, mais tu songes que c’est de bonne guerre, après tout tu possèdes pas mal d’informations sur lui, informations que tu n’es pas sensé posséder en plus et qui sont le résultat de longues filatures. Cependant, tu n’as pas envie de lui donner ton nom de famille. Car tu sais quelles genres de rumeurs circulent sur ta famille (assez fondées d’ailleurs). Il faut dire que deux hommes vivant ensemble et s’occupant conjointement d’un adolescent, forcément ça fait jaser. Et ça pour le coup ce n’est pas réglo, car si tu es au courant des rumeurs qui courent sur Albrecht, tu ne veux pas que la réciproque soit vraie. Tu lui adresses finalement un sourire en proposant « -Si ça te dit on relance une partie ? Au fait, je peux t’appeler Al ? J’ai peur d’écorcher ton prénom... ». Va essayer de faire un accent allemand quand t’as parlé anglais toute ta vie ! Tu baragouines aussi deux trois mots de français grâce (à cause?) de ta mère et d’espagnol avec l’école, mais l’allemand… Non tu ne t’y risquerais pas. Tu bousillerais sûrement plus cette langue qu’autre chose.
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MessageSujet: Re: Arcade games // flashback, 1986   Arcade games // flashback, 1986 EmptySam 28 Mar - 23:18

En junior ? Mais... C'est vraiment très jeune ça !
Albrecht ravale une salive qui lui fait mal à la gorge. Fréquenter quelqu'un, c'est déjà grandiose. Mais alors fréquenter quelqu'un de très, très jeune ! c'est même formidable tant les gens pourront s'amuser sur les rumeurs.

Tout à coup il a très chaud. C'est vrai que porter la veste de jean et le pantalon en été, c'est dur. Mais là c'est encore plus brûlant, il dirait même que la chaleur émanée par les arcades le consume à mesure que le temps s'égrène. Est-ce que c'est de la sueur qui perle sur son front ?

- Moi je travaille au Diner.
Il ne précise pas en quoi consiste sa tâche exactement, faire la plonge ça n'a rien de reluisant à partager.
- Et puis quelques petits trucs par-ci par-là pour faire un peu d'argent.
Ça non plus il ne précise pas davantage.

Autant reprendre les joysticks en mains et appuyer au hasard sur les boutons comme il a fait plus tôt : en martyrisant les diodes, il a une chance de gagner. C'est drôle mais Albrecht s'est rendu compte qu'il pouvait spammer les touches sans l'once d'un remord que ça pouvait éventuellement lui assurer une victoire accidentelle : haut bas droit gauche A+A+B. Et puis des fois il essaye autre chose, et ça marche. Jeu de combat ou jeu de hasard, en 1986 on n'est pas encore en mesure de savoir.

Toujours est-il que la partie suivante se déroule sans accroc, sans trop de regards indiscrets (enfin si mais ça Albrecht n'y fait plus attention dès qu'il a les yeux rivés sur les luminescences de l'écran) (ça se passe si vite les jeux de combat !). Léo est vraiment très fort. La jeunesse est très forte. Bien plus que lui, il a l'impression.

Alors forcément, à la fin des deux minutes de jeu, le vainqueur demeure inchangé.

- Ouah... T'es vraiment balèze. T'as triché ?
Un sourire tordu se force à sortir, histoire d'insister sur le caractère humoristique de sa remarque. Mais bon, le fake, on le sent à mille kilomètres à l'heure.
Il hausse des épaules.
- Je m'incline. C'est fou comment tu doses. Moi j'appuie au hasard en espérant que ça me sorte un combo super cool, mais ça fait jamais ça.
Enfin, il retire sa veste et la cale sous son bras. En-dessous de cet amas de tissu, on découvre son tee-shirt noir frappé de l'emblème de Joy Division.
- Il fait méga chaud... Est-ce que c'est à cause des machines ? De l'été ? Du fait de jouer avec un garçon de 16 ans plus fort que lui ? Des regards alentours insistants ? De ses habits lourds et chauds ? De toutes ces choses à la fois ? Je vais... sortir je crois. Manger un truc. Tu... tu veux venir ?

Au fond de lui, il prie pour que son camarade de jeu réponde par la positive.
Fuir d'ici, le plus vite possible.
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MessageSujet: Re: Arcade games // flashback, 1986   Arcade games // flashback, 1986 EmptyLun 6 Avr - 16:20


Vous relancez finalement une partie après que le jeune homme t’ai dit travailler au Diner sans vraiment répondre à ta question sur son prénom. Enfin, tu espères qu’il te le dira si ça le dérange, mais en attendant, tu ne te vois pas bousiller son prénom à chaque fois que tu t’adresses à lui. Ce nouveau combat s’achève sur une nouvelle victoire pour toi et tu adresses un léger sourire à Albrecht tandis que ce dernier te demande si t’as triché. Tu lâches un petit rire un peu gêné et secoues la tête. C’est simplement ton côté asocial qui te fait passer des heures ici et qui a finit par te rendre étonnamment bon. Alors, tu essaies plutôt une petite blague pour détendre l’atmosphère, même si t’es définitivement pas le meilleur en blague « -A défaut de savoir me battre dans la vie, je suis pas mauvais quand on parle de console. ». Ce qui est vrai d’ailleurs, elles ne sont pas rares les fois où tu es rentré chez toi avec des bleus et le nez délivrant encore quelques gouttes de sang malgré les heures passées depuis le dernier coup. Tu souris, un peu gêné par ses compliments mais flatté malgré tout. Ca fait toujours plaisir de s’entendre dire qu’on est bon à quelque chose. Surtout pour toi qui n’est pas terrible à l’école et qui n’est pas doué à grand-chose, ça change un peu. Et ce n’est pas désagréable. « -Je te montrerais si tu veux. ». Les mouvements de tes doigts sont devenus tellement instinctifs que tu serais incapable de dire à l’oral ce que tu fais à ces fichues touches, en revanche tu peux parfaitement le lui montrer, ça c’est dans tes cordes.

Tu le vois enfin retirer sa veste, est-ce que la chaleur d’été aurait finie par avoir un impact sur lui ? La question t’amuse mais tu n’en montres rien, après tout il doit sans doute avoir des raisons de porter une veste pareille en plein mois d’août. Il t’explique finalement qu’il va s’en aller et tu retins difficilement un petit soupir de déception. Petit soupir qui n’a plus de raison d’exister moins d’une seconde plus tard tandis que tu te figes, choqué par sa proposition. Est-ce qu’il vient vraiment de te… De te demander si tu voulais venir ? Bien sûr que tu le veux ! A part tes deux amies et tes parents, personne ne te fais jamais ce genre de proposition. Un grand sourire joyeux se peint alors sur tes lèvres tandis que tu hoches la tête avec un peu de précipitation comme si ne pas accepter dans la seconde allait lui faire retirer son invitation. « -Avec plaisir ! Ca tombe bien que tu proposes, j’avais justement besoin de boire un truc ! J’irais bien me prendre un milkshake. Tu connais un endroit sympa ? ». Tu le questionnes tandis que vous vous dirigez vers la sortie abandonnant sans regret, pour ta part du moins, les arcades derrière vous. Et bientôt, vous vous retrouvez debout sur le béton brûlant sous ce grand soleil d’après-midi. Il te faut alors placer ta main en visière et plisser les yeux en levant la tête vers le blond pour le voir correctement, néanmoins ton sourire n’a toujours pas fondu sur tes lèvres « -Je te suis ! ».
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MessageSujet: Re: Arcade games // flashback, 1986   Arcade games // flashback, 1986 EmptyVen 10 Avr - 17:50

C'est difficile pour Albrecht de devoir gérer une autre présence. Qu'elle soit plus jeune plus vieille ou du même âge n'importe pas vraiment : le plus dur c'est de réussir à garder cette présence près de soi. Albrecht a cette impression permanente d'avoir la peau hérissée d'aiguilles invisibles qui crèvent l'envie de ces rares individus à vouloir le fréquenter.
C'est une cotte de mailles que personne ne veut porter mais que tous placent sur les épaules d'Albrecht, huilant ces piques insidieuses de rumeurs et de crimes qu'il n'a jamais faits.

Au sortant, ils goûtent à un asphalte chauffé par le soleil de plomb. Ses orbes bleus se plissent, agressés tout à coup par l'astre du jour, puis s'en vont rejoindre les murs où l'ombre s'étale assez pour abriter tout un corps entier. Léo l'a suivi, habité d'un enthousiasme que le blond ne voit jamais dans le regard des autres. Et il est toujours aussi détonnant de voir ce garçon plus jeune arriver jusqu'à lui, comme si tout à fait normal et habituel, Albrecht était.

- Appelle-moi comme tu le sens.

Il n'avait pas répondu à l'intérieur, bouche muselée par toutes ces présences intrusives. Ici dehors le soleil attaque tout le monde sans faire de distinction, aussi Albrecht pense que ses paroles se noieront ainsi avec plus d'aisance.

Léo manifeste son envie d'un velouté sucré, et quelque chose s'éveille en Albrecht. Peut-être une faim partagée. Il emboîte le pas, mais surtout pas vers le Bigfoot Diner. Travailler là-bas, c'est déjà bien assez.

- Attends, je réfléchis... Au Murphy's tu connais ? Ils te servent des glaces, des crêpes, des gaufres, des milkshakes... Tu sors de là avec trois kilos de plus.

Ses commissures tremblent d'un rire discret. C'est vrai qu'ils sont doués au Murphy's pour te donner envie d'acheter toute la carte.
Veste en jean pendue à son bras, ils progressent sur le trottoir jusqu'à quitter le cœur du centre-ville et rejoindre une artère un peu moins fréquentée. Une enseigne aux néons vibre tranquillement, accrochée à la façade d'un mur, et c'est au talon du panneau frappé d'un "Murphy's" qu'Albrecht s'arrête.

Il n'y a pas beaucoup de monde ici, et c'est en partie la raison pour laquelle l'allemand a préféré s'y rendre. Au-dedans, damier noir au sol, banquettes bleues électriques, tables chromées, comptoir qui s'étale de l'accueil jusqu'au bout de la salle. Une serveuse qui lève les yeux pour s'adresser à sa clientèle nouvelle qu'elle salue avant de proposer de prendre un siège et s'y mettre à son aise.

Tout dans le fond, Albrecht se glisse. C'était d'une évidence.
Blouson étendu contre le dossier de son tabouret, semelles posées sur le repose-pieds, coudes croisés contre le bar, il pousse la carte des glaces jusqu'à Léo.

- C'est moi qui offre.
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