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 parfum thérémine

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Hécate Corbillat
Hécate Corbillat
☾ ☾ ☾
Télégrammes : 15
Date d'inscription : 28/02/2020
Alias : low
Portrait : alice pagani - HERESY
Disponibilité : dispo
la vie est ailleurs
Âge : 21
Rumeurs : i heard the frenchie will french ya for a coffin nail
Occupation : photographe; escort
Communautés : foxfire society; witch coven

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MessageSujet: parfum thérémine   parfum thérémine EmptyVen 28 Fév - 2:10

hécate corbillat
ft. alice pagani
h é c a t e, fille de la nuit étoilée, déesse de la nouvelle lune, elle représente la protection mais aussi la mort, diminutif d'hécatombe, carnage de sa vie qui mit fin à celle de sa mère, ce baptême lui pèse comme des ailes mortes: enterrement de marie-ange, inhumée comme un cadavre qu’on dissimule, froid comme un vent marin, dans une tombe trop peu profonde.
c o r b i l l a t, non, pas comme corbillard, les ll sont mouillées, cor-bi-la, c'est doux, c'est beau, c'est le petit du corbeau — appendice caudal inventé, attaché comme une greffe à ce corps trop frêle, né beaulieu, née pourtant dans un endroit laid.
vingt-et-un ans // le dix-neuf août soixante-cinq, ses premiers hurlements ont su rebondir dans la cour de la maternité, à trois rivières, québec.
célibataire // incorrigible romantique, elle est bisexuelle mais un peu refoulée, et a d'ailleurs une relation compliquée avec sa sexualité.
activité // officiellement photographe, elle vend ses clichés au journal du village mais s’invente escorte dès que la nuit tombe; elle se divertit également en dealant l’herbe ensorcelante que fait pousser sa seule et unique amie.
groupe // crescent
crédits // hemera

mémento
date d'arrivée à stevenson // au début de l’hiver de 1986.
qualités // fidèle, créative, dantesque
défauts // impérieuse, effrénée, capricieuse
communauté(s) // the foxfire society; cercle des sorcières
passions // l’art de manière générale : le théâtre et la peinture avant tout.
réputation // petite nouvelle encore trop peu connue, elle commence tout juste à se faire remarquer dans les bars et clubs, notamment au devil’s ladder où elle passe le plus clair de ses nuits.
spiritualité // fascinée par la lune, cet oeil rond et vide qui veille sur elle; panthéiste, hécate voue un culte au ciel, surtout celui de la nuit, mais aussi aux plantes et aux animaux; sorcière en devenir, elle nourrit son avidité de pouvoir par des lectures d’ouvrages rares et quelqu’incantations inefficaces.
casier judiciaire // alors que marie-ange s’est faite arrêter de nombreuses fois, hécate est une femme neuve et vierge.
soundtrack // radiohead, sail to the moon



douce timide volontaire émotive prudente  fière sensuelle  
                  idéaliste autoritaire effrontée téméraire, loyale et sincère, elle peut montrer une facette vaniteuse, excessive, parfois paresseuse. dévouée, elle ne sait cependant pas bien montrer ses émotions; parfois trop peu démonstrative elle ne se laisse pas toujours aller, que ce soit par peur du ridicule ou par peur de ne pas être aimée en retour, en tout cas pas autant qu'elle aime. mais quand elle se dévergonde, ses réactions peuvent être démesurées, proportionnelles à ses émotions. de nature spontanée et ayant un fort amour pour le plaisir, elle a tendance à poursuivre directement et peut-être impulsivement le romantisme. craintive mais irréfléchie, elle a du mal à faire confiance mais voue une loyauté aveugle et un optimisme dérisoire. avec son sens brillant de l'individualité, son énergie créatrice bénit tous ceux qui l’entourent.

le baron perché, italo calvino ☾ spellbound, siouxie and the banshees ☾ la vie est ailleurs, kundera ☾ la lune, l’impératrice ☾ incendies, wadji mouawad ☾ sad angel, fleetwood mac ☾ l’attrappe-cœurs, j.d. salinger ☾ bouquet de nerfs, noir désir ☾ biographie de la faim, amélie nothomb ☾ dust it off, the dø

québécoise par ses deux parents, elle plaide des origines françaises du côté de sa mère; italiennes du côté de son père. née et élevée toute son enfance à trois-rivières, elle quitte le canada à la fin de son adolescence pour rejoindre paris, ville natale de sa mère, où elle intègre une hypokhâgne spécialité théâtre au lycée molière.
passionnée de littérature et d’art, élève exemplaire depuis toujours, elle excelle dans toutes les matières de sa prépa et perd vite son intérêt pour les cours. c’est alors qu’elle découvre et s’adonne aux activités nocturnes, tellement maraboutée par ce monde nuiteux et cette vie obscure qu’elle en devient un oisillon de nuit, dont les ailes encore jeunes et légères sont peut-être un peu trop frêles pour porter son corps cagneux. sa complaisance dans ces voyages périlleux la rattrape bien rapidement alors que, telle icare brûlé, elle s’aventure trop près des astres, et s’embrase trop vite contre leur mains et mots rêches, elle tombe, se heurte au bitume, se complaît à nouveau, cette fois dans cette proximité à la dureté du béton.
asphalteuse ou belle de nuit, elle rêve de reprendre son envol, mais cette fois-ci avec des ailes revêtues de polyéthylène, rêve de frôler le ciel une seconde fois, saine et sauve dans sa carcasse d’aluminium. fantasmes qui accompagnent son envergure et l’emmènent loin, lui permettent d'abandonner sa chrysalide fanée d'ange aptère, fantôme de son propre passé; elle se réinvente sur la côte ouest étasunienne, protégée par son scaphandre de verre et d'hédonisme.
hécate naît alors que marie-ange beaulieu périt, seule, laissée pour compte, dont le corps gît au milieu des débris parisiens et des fracas de hautes aspirations qui pendaient au-dessus de sa tête comme une épée de damoclès. hécate naît et romps le crin de son plein gré, assassine de son reflet qui se perdait en anamnèses; hécate avance aveuglément dans le labyrinthe de dédale. ariane, prête-moi le bout de ton fil.


 GOÛT DU NÉANT: morne esprit, autrefois amoureux de la lutte, l'espoir, dont l'éperon attisait ton ardeur, ne veut plus t'enfourcher !
couche-toi sans pudeur, vieux cheval dont le pied à chaque obstacle butte.
résigne-toi, mon cœur ; dors ton sommeil de brute.
esprit vaincu, fourbu ! pour toi, vieux maraudeur, l'amour n'a plus de goût, non plus que la dispute ; adieu donc, chants du cuivre et soupirs de la flûte !
plaisirs, ne tentez plus un coeur sombre et boudeur !
le printemps adorable a perdu son odeur !
et le temps m'engloutit minute par minute, comme la neige immense un corps pris de roideur ; je contemple d'en haut le globe en sa rondeur et je n'y cherche plus l'abri d'une cahute.

avalanche, veux-tu m'emporter dans ta chute ?


meet low
petite présentation personnelle // vingt ans et pas toutes mes dents, cinéaste en devenir (j’espère), j’ai deux chattes que j’adore de tout mon coeur, une belle collection de vinyles, et une légère addiction au café (et au supersonic, pour les parisiens ici). préférences de jeu // au moins 500 mots; un rp par semaine. fréquence de connexion // hebdomadaire. comment avez-vous connu le forum ? // sur un topsite. le mot de la fin // j’aime trop ! l'ambiance, le design, les titres, je sens que je vais m'y plaire  parfum thérémine 4179205764  


Dernière édition par Hécate Corbillat le Ven 28 Fév - 21:47, édité 3 fois
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Hécate Corbillat
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MessageSujet: Re: parfum thérémine   parfum thérémine EmptyVen 28 Fév - 2:11



la vie est ailleurs

           
(tw: anorexie et viol)


     
  1. Jaromil; son meilleur ami, son voisin, son refuge. ses premiers souvenirs résidaient chez lui, avec lui, dans le confort de sa chambre au plafond étoilé, dans son jardin aux hortensias éparpillés, sous le large parasol vert qui leur servait de tente, de hameau même, pour partager leurs secrets et leurs peurs. sa mère, qui voyait en elle le premier échec de sa vie, ou peut-être le énième, celui de trop, lui accordait trop peu d'attention et semblait même l’éviter; et son père lui en accordait sans doute trop, si bien que marie-ange ressentait le besoin de fuir le foyer familial pour se réfugier dans une sûreté fraîche qui regorgeait de quartiers d’orange en été ou de gros duvets moelleux en hiver. perchés sur le dossier du canapé en cuir, les deux enfants uniques partageaient tantôt une limonade glacée, leurs cuisses nues collant au cuir, tantôt un chocolat chaud, emmitouflés dans les couvertures pour se protéger des averses hivernales. le coeur de l’hiver savait être rude et apportait des tempêtes et de gros flocons qui recouvraient le gazon épais et les toits d’une blancheur bleutée, et le printemps boueux se savait léger intermédiaire dont seules les couleurs et les floraisons variaient cependant; mais l’été à trois-rivières était souvent chaud et doux, tempéré par cette proximité à l’eau. jaromil était plus âgé que marie-ange, il allait à l’école bien avant elle et lui racontait ses aventures et ses mésaventures, ses amitiés éphémères, ses rivalités, ses comportements belligérants, marie-ange rêvait de le rejoindre sur les bancs d’école, de courir avec lui; elle le jalousait et en même temps jalousait ses camarades qui pouvaient passer toute une journée avec lui; surtout les jours de pluie qui lui faisaient se sentir abominablement seule à sauter dans les flaques sans personne à éclabousser. avant qu’elle ne soit en âge d’aller à la maternelle, l’enfant passait tout de même ses journées dans la maison voisine, en compagnie de la mère de jaromil qui l’adorait. ”tu es toute menue, prend  donc encore une part.” toutes les deux pâtissaient, des tartes, des gâteaux, aux fruits quand il faisait chaud, au chocolat quand il faisait froid, sa préférée était cerise, elle connaissait la recette par coeur; et les années passaient vite.
”et il se dit que l'on ne peut être totalement soi-même qu'à partir du moment où l'on est totalement parmi les autres.”

  1. Cosme; naissance qui lui fit perdre sa singularité au sein du cocon familial, donnait enfin à sa mère une raison de vivre et de lutter contre sa dépression qui contaminait tous les résidents de la maisonnée. marie-ange accueillait cette nouvelle arrivée avec joie et curiosité, mais ne voyait le nourrisson que rarement, petit être appartenait à sa jeune mère comme elle n’avait jamais pu être sienne. naissance qui précédait ses premiers jours d’école primaire et déclencha le départ de son père qui partit vivre à toronto. cette séparation précipitée déchirait le coeur de l’enfant qui n’avait d’autre choix que de rester aux côtés de son petit frère. fascinée par sa peau rosée, ce petit bouton retroussé qui lui servait de nez et ces minuscules mains qui agrippaient ses doigts, elle tombait amoureuse de cosme malgré elle, subissait les tempéraments maternels pour mieux se conforter dans ce nouveau rôle de protectrice, lare, ou laresse, comme arêtier saillant qui sacrifie ses côtes acérées pour préserver l’innocence fuyarde de l’enfance. malheureuse et seule à l’école, elle ne pouvait pas non plus se séparer de jaromil et de la pâtissière qui lui apportaient les uniques moments de bonheur qu’elle avait jamais connus; elle se consolait par leur présence, leur douceur, la musicalité accidentelle dans leurs voix quand ils prononçaient son nom, marie-ange chantée, par une mère, fredonnée par un complice. 
sa propre génitrice berçait le petit comme une poupée, un nageur de celluloïd, rose et solide, il semblerait; hécate pour la première fois en conclut que la vie n’était pas faite pour être aimée, et que nous n'étions pas fait pour aimer la vie.
”le lyrisme est une ivresse et l'homme s'enivre pour se confondre plus facilement avec le monde.”


   
you spend your life trapped in this void
where you will stay always

  1. Ecchymoses; juste avant son entrée au collège, le corps juvénile de la fille commençait à changer, à se métamorphoser. au développement prématuré de ses seins suivi une maigreur extrême comme en réponse, empirée par le dégoût qu’elle ressentait envers son propre corps. elle pensait alors au nageur de celluloïd, à son corps lisse et plat, et voyait sa peau lilas, sa pâleur flagrante qui contrastait avec ses cheveux de jais, comme un fantôme ou un ange, mais surtout ces attributs ronds accrochés comme des parasites à son torse, au bas de son dos, au tour de ses hanches. pour ne pas encourager cette soudaine et criarde existence charnelle, elle refusa de manger. à l’âge de onze ans, elle ressemblait à une petite femme difforme, aux yeux de sa mère qui la regardait avec encore plus de mépris, comme une rivale; aux yeux des autres et surtout aux yeux des hommes, qui avaient dans leur attention une espèce de famine qui d’une certaine manière ressemblait à la sienne. l’inanition de l’enfant décharnée détonnait avec la réplétion et le dynamisme de cosme, qui, à cinq ans presque six, savait à peu près se débrouiller sans l’aide de son aînée et n’avait plus besoin de ses secours effrénés. marie-ange le vivait comme un rejet, vivait à présent dans l’ombre de son cadet rayonnant, et alors qu’elle se sentait inutile et vaine, ne voulant que disparaître, elle développait une nouvelle obsession: son reflet dans la glace, et de surcroît ses côtes encore plus saillantes, son cou maigre et ses épaules pointues, ses bras osseux, sa taille efflanquée, ses hanches creuses, son visage émacié. les formes et les courbes qu’elle avait tant haïes avaient rapidement fondues, et ses nouveaux contours ainsi que sa pâleur prononcée et violacée lui donnaient l’apparence d’un petit oiseau cachectique. marie-ange se délectait de sa maigreur évidente, de ce reflet de plus en plus fantomatique, de sa limpidité de plus en plus morbide et qui semblait annoncer sa disparition proche. elle avait eu ses règles deux ou trois fois, puis plus du tout ;  ce renoncement de son corps à lutter pour exister et exister pour se reproduire était une victoire, elle le vivait comme la capitulation de son enveloppe à se défendre, comme la preuve qu’elle avait gagné, et surtout, qu’elle avait enfin le contrôle sur quelque chose. elle commençait alors à fumer pour ne plus avoir d’âge, pour maigrir d’avantage, pour se brûler la chair, et surtout pour se détruire de l’intérieur. cigarettes secrètes, peau avariée, ongles jaunis et dents jaunâtres, sa peau aussi transparente que des ailes de libellule laissait voir ses os aigus, ses veines tâchées, ses poumons gris et les cicatrices rondes ou linéaires qui parsemaient son corps. ennuyée en cours, rejetée à l’école, malheureuse dans sa vie; elle provoquait, se battait pour se montrer révoltée, pour blesser, être blessée, pour ajouter à son cadavre quelqu'aquarelle d'hématomes. progressivement, elle se distanciait de jaromil et de tout ce qui avait pu compter pour elle dans ses quinze premières années d’existence. elle passait ses soirées à écouter de vieilles cassettes, fixant son poster de siouxsie accroché au-dessus d’elle, la seule femme de sa vie qu’elle avait aimé après la pâtissière. alors qu’elle entendait sa mère rentrer en émettant des sanglots au parfum de vin bon marché, elle soufflait sa bougie et embrassait son mur.
”lorsqu'une femme ne vit pas suffisamment avec son corps, le corps finit par lui apparaître comme un ennemi.”

  1. Funambule; à la fin du collège, marie-ange partit pour toronto où elle rejoignait son père afin de changer d’environnement: là elle devint mariangela, chanson douce dans la bouche mal rasée d’andrea beaulieu, un libertin moderne persuadé que la jeunesse était éternelle. il séduisait avec corps et âme, mais surtout corps, des femmes plus jeunes que lui, à l’aide de jolis sourires et de discours utopiques. hécate y voyait une perversité répugnante, qui l’enfonçait dans son dégoût de son corps, du corps pernicieux de la femme, qu’on écrase, qu’on énoise et qu’on épluche comme un couple de cacahuètes trop jeunes avant d’être écoeuré par ce goût astringent et cette nudité trop banale. elle se laissait pourtant avoir par la rencontre d’une jeune fille toute douce, à la peau miel, à laquelle elle avait d’ailleurs envie de goûter; elle rêvait d’elle, et ses cheveux lui restaient en bouche et l’enveloppaient. la préciosité de ce corps intacte ravivait son appétence, ses désirs éteints. elle commençait alors à se toucher, pour se dégoûter d'elle-même et ne pas manger pour remplir cette cavité résonnante qui lui servait de corps. cosme avait commencé à lui manquer, mais la ville lui faisait du bien, la vastité citadine calmant sa solitude, et l’activité constante et surtout nocturne motivait sa rencontre à l’autre et la création de son identité. elle commençait tout juste à exister.
    
puis vint finneas; l’enfant connaissait pour la première fois la douceur qui pouvait venir avec l’adolescence, mais surtout les désirs timides, les premières caresses hésitantes, les baisers furtifs, sur la joue puis au coin des lèvres, les chatouilles et les mains baladeuses. cette nouvelle curiosité faisait obstacle à ses projets de neutralité et la plongeait dans de profondes ruminations. elle goûtait pour la première fois au plaisir charnel, consommait enfin tous ces mois d'efforts de rapprochement avec ce garçon brun aux yeux clairs, et comme par magie son dégoût se dissipa subitement. pire que ça, il fut remplacé par une avidité neuve qui dictait ses moindres faits et gestes. bien qu'elle se plusse dans son lycée français, et dans ses cours de littérature plus particulièrement, voilà qu’une nouvelle obsession naissait: hécate piquée, touchée, trop peu — son corps frémissant d’être caressé, pris, frappé. appelée mariange, sans musicalité, mariange comme craché, rejeté, sans affection, elle se complaisait malgré elle dans ce statut d’objet, obsédée par son charme, ce nouveau pouvoir qui lui permettait de contrôler l’autre, de se donner ou pas, et surtout, de les rendre fou et de se rendre folle d’amour.
  1. Jaromil; comme ce matin d’avril que je maudis, où le printemps était encore jeune et le vent frais nous réveillait; tu étais contre moi, sur le canapé en cuir (nous étions dans ton studio montréalais), éveillé et éveillant, dans une étreinte nue et tendre, ou un étau presque martial, qui d’une manière abominablement lente, se resserre, et me tétanise. les yeux dans le vide, les sueurs froides à l’arrière de la nuque, l’impression de ne même plus respirer, de ne plus être. le temps figé, tes mains sur moi, les miennes crispées mais inertes, ton corps contre le mien, ton poids, le cuir humide qui se rapproche de mon visage, de plus en plus jusqu’à m’étouffer, tes mains encore, et surtout, ce à quoi je ne veux pas penser, la souffrance qui vient avec, gorge serrée et sèche qui ne laisse passer que des plaintes légères et ahanantes. timeo, totus torpeo, la terreur me rend percluse, immobile, et mon corps ne réagit plus à rien, comme mort. le temps se fige à nouveau alors que tout va trop vite : j’ai l’impression que jamais ça ne s’arrêtera, ou que je vais finir par mourir, mourir de douleur, mourir de honte, mourir de suffocation. j’attends cette mort si longtemps que je finis par l’espérer.
    
si j’ai tué ma mère, c’est toi qui m’a fauchée : ange déchu puisqu’aptère, tu m’as coupé les ailes faites de plumes d’oreillers.
    
incapable de reprendre mon envol; tu es encore sur mes murs, et dans les parois de mon coeur, j'aimerais embrasser cette surface glacée pour me brûler les lèvres et oublier le goût de tes baisers.


   
du ciel tombent des cordes,
faut-il y grimper ou s'y pendre ?


  1. Papillon; parti d’un chrysalide, laissait périr son cocon, cocon d’élastomère qui commençait tout juste à fondre ; elle muait brusquement et malgré elle, reprenait des formes, des seins, des fesses, cette fois-ci de manière plus uniforme et en harmonie avec sa grande taille. ses règles réapparurent, et son anorexie s’aggravait alors qu’elle se sentait pourrir dans les rues sales de toronto, où elle ramassait au coin des rues de quoi s’amuser pour la soirée. elle passait ses journées à vomir volontairement ou involontairement, à se faire jeûner ou au contraire à s’empiffrer, à se haïr pour les transformations qu’elle imposait à son corps fatigué. et pourtant elle fleurissait assez pour rentrer dans cette peau lâche qui lui allait jadis comme un pyjama trop grand, ses plumes étaient moins rares, sa peau plus dorée. elle ne se reconnaissait plus dans le miroir: y voyait une femme inconnue et laide qui lui rappelait sa mère, surtout lorsque ses lèvres et dents étaient noircie par le vin rouge qu’elle buvait pour se remplir les veines. remplumée, sa maigreur devint gracilité, et sa livrée épaisse et tachetée recouvrait sa carcasse lorsqu’elle s’autorisait à se pavaner tel un paon afin d’attirer les plus grandes attentions masculines. elle décidait à la fin du lycée de partir étudier à paris: hypokhâgneuse avant ses dix-huit ans, succès qui ne mangeait pas de pain pour l’enfant surdouée, qui ne mangeait rien du tout d’ailleurs. elle se nourrissait uniquement de ces regards fiévreux qui caractérisaient les mecs parisiens, qu’elle encourageait; hécate joueuse, lassée de mariange, naguère passagère sans ceinture devenait progressivement bourrelle, marionnettiste elle se servait de l’exuvie de l’oiseau comme d’un pantin articulé, pour effleurer les efflorescences, d’une manière dont aucune marie-ange ou mariange n’aurait pu rêver; amants abondants, amours cadencées, désirs presqu’assouvis, elle s'abreuvait à la source de ses amertumes : méfiance de l’eau qui dort, car elle donne soif.
”la parodie n'est-elle pas le destin éternel de l’homme ?”

  1. Cerbère; vrai papillon qui allait de lèvres en lèvres dans les bars parisiens, véritables chiens à trois têtes qu’étaient ces hommes âgés ou non d’ailleurs, tantôt elle les aimait, tantôt elle leur crachait au visage ou les mordait jusqu’au sang quand elle changeait d’avis; elle se sentait sorcière, luttant contre ces dominations masculines qui la bridaient, qui la tuaient à petits feux; d’âge à peine légal, mariange était touchée, souillée, abîmée, partout sur son tout petit corps glabre et nivéen. sa découverte de l’immondice masculine coïncidait avec son amour grandissant pour l’art dramatique. cette activité qui débutait comme un simple passe-temps et se transformait petit à petit en véritable passion lui permettait d’exprimer tout ce qu’elle gardait enfoui en elle, volontairement ou non; tout ce qu’elle ne connaissait pas et ne comprenait pas toujours, elle s’identifiait à de nombreux personnages dramatiques, tragiques, dont elle endossait les rôles. comme juliette, elle avait été amoureuse; comme antigone, elle avait été trahie; comme roberto zucco, elle avait été emprisonnée, comme méduse, elle avait vécu la plus grande injustice de toutes. ainsi elle comprenait ces drôles de personnages, dont elle garantissait une part de réel: devenait une sorte de toile blanche et vierge qui se recouvrait de motifs expressifs et passionnés pendant qu’elle jouait et dont les couleurs se drainaient après chaque représentation. elle se sentait vaisseau, messager, écran, montrait ces segments de sa propre expérience, comme un moyen de secouer cette impassibilité acquise, — hécate s’exprimait, hécate éclorait, avec des hurlements de nouveau-né scandalisé par l’injustice de la naissance, de la vie non désirée, telle la créature de frankenstein, hécate émergeait dans la souffrance, dans l’incompréhension, mais surtout dans la colère qui animait ses aventures nocturnes, sexuelles, et hasardeuses. encerclée par ses conquêtes et ses tréteaux de fortunes, elle célébrait son nouveau berceau.
”si nous ne pouvons changer le monde, changeons du moins notre propre vie et vivons-la librement.”

  1. Ambigu Comique; mariange-hécate aime baiser, se fait baiser comme une pute, devient pute parce qu’après tout ça change rien, autant se faire de l’argent, hécate joueuse toujours, prend plaisir à balancer ce corps sans valeur de mains en mains, à parier pour perdre, à goûter au danger. mariange bête de foire éreintée, hécate blasée, elle ne sait plus combler ses nuits d’ennuis, dégoûtée de cette enveloppe corporelle usée qui lui a trop servi, elle l’abandonne. c’est à ce moment-là qu’elle choisit de s’éveiller, qu’elle crée ce personnage, son propre masque, une autre vie; un autre corps qui ne lui appartient pas et qui ne peut donc pas la dégoûter: costume qu’elle essaie d’abord, hé-cate, nom court, au son saccadé qui la rappelle à une certaine musicalité oubliée, puis qu’elle vieillit par de l’encre, son revêtement charnel encore trop neuf et peu fidèle à sa propriétaire dont il est cadet; lune sur la clavicule, serpent sur la hanche, elle se perce la peau, les oreilles, les tétons, mais ne se mutile plus. hécate prend pour la première fois une forme humaine, se développe et s’étend dans cette nouvelle identité opulente. c’est dans le petit village de ouest-étasunien de stevenson qu’elle décide de se réinventer: elle se tranche les cheveux, brûle ses papiers et rassemble son argent sale. éternelle réinvention de l’enfant qui amène éternelle mélancolie, elle y discerne un parallélisme ironique à partir duquel elle poétise.
”et il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant où l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses.”

☾ icônes de pando ; citations de Kundera


Dernière édition par Hécate Corbillat le Sam 29 Fév - 18:32, édité 5 fois
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Indiana Moss
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Alias : marianne (elle).
Portrait : diana silvers (miserunt).
Disponibilité : un peu au ralenti.
Âge : vingt-deux ans, tu souffleras bientôt les bougies sur les années que tu veux oublier.
Rumeurs : on se demande ce qui s'est passé, quand tu étais à seattle. pourquoi t'es revenue les mains vides. on raconte que t'es peut-être tombée enceinte, là-bas, d'un enseignant qui t'a fait les beaux yeux. tu le nieras toujours, mais tu peux pas cacher ton coeur brisé.
Occupation : employée au great river lodge. tu t'occupes de la réception, des clients qui passent. c'est pas le job le plus stimulant, mais ça passe le temps, et tu aimes la tranquilité que ça t'apportes.
Communautés : activiste secrète du foxfire society. personne ne touche aux filles, personne ne leur fera de mal. not under your watch.

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MessageSujet: Re: parfum thérémine   parfum thérémine EmptyVen 28 Fév - 2:23

trois-rivières, nice. parfum thérémine 3414341320
et puis cette fiche est si belle (visuellement tout autant que par ses mots)
puis alice parfum thérémine 3229131882 parfum thérémine 3229131882
bref, j'suis conquise, bienvenue ici parfum thérémine 3351429721 parfum thérémine 3351429721
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MessageSujet: Re: parfum thérémine   parfum thérémine EmptyVen 28 Fév - 12:02

j'aime ce que je lis parfum thérémine 2055675950
bienvenue I love you
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Faye Buchanan
Faye Buchanan
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Alias : terpischore (mariko, elle)
Portrait : flopugh @ dramaqueen.
Visages : frances patterson.
Disponibilité : quotdienne ou presque (0/4).
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Âge : vingt-cinq ans.
Rumeurs : on a tout dit sur cette petite qui a quitté le bercail des étoiles plein des yeux, mais ce que l'on retient surtout c'est son retour désabusé et la gamine dont s'occupe sa mère, qu'on soupçonne être la sienne.
Occupation : aspirante chanteuse country sur le carreau, recherche vaguement un emploi.
Communautés : columbia chorus.

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MessageSujet: Re: parfum thérémine   parfum thérémine EmptyVen 28 Fév - 13:49

olala je ne peux que rejoindre mes vdd, cette fiche, ce personnage, je suis conquise, c'est dit parfum thérémine 2055675950
j'aime cette petite sorcière qui se réinvente à son gré (son nouveau nom, on fait pas plus witchy) et j'aime tes références (Musidora!!! on sent la cinéphile parfum thérémine 3076971167)
Sur un plan pratico-pratique, en ce qui me concerne ta fiche est validée, cependant si tu souhaites développer encore l'histoire je peux la basculer dans les esquisses le temps que tu termines I love you ça ne t'empêchera bien sûr pas de démarrer le rp!
(et omg oui créez un coven de petites meufs sorcières svp, ça ferait une super communauté!! je te mpotte)
ah j'ai oublié mais je voulais poker aussi @Joe Murphy journaliste au journal local, ils bossent forcément ensemble parfum thérémine 4179205764
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https://bleuvelours.forumactif.com/t56-she-s-like-a-rainbow-faye
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MessageSujet: Re: parfum thérémine   parfum thérémine EmptyVen 28 Fév - 16:51

oh mille mercis à toutes, vos réponses me touchent beaucoup et ça me fait plaisir de voir qu’elle vous plait autant qu’à moi parfum thérémine 4179205764

Faye → ah j’aime tes références aussi ! musidora est une femme que j’admire et a surtout été une grande inspiration pour ce personnage parfum thérémine 3229131882
je vais en effet poster l’histoire achevée d’ici peu, mais j’ai hâte de commencer à rp (si vous voulez des liens c’est avec grand plaisir).
merci tout plein ! et oui let’s go pour le collectif de sorcières !
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Hécate Corbillat
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MessageSujet: Re: parfum thérémine   parfum thérémine EmptySam 29 Fév - 18:31

coucou, je poste juste pour vous prévenir que l'histoire d'hécate est achevée, si jamais ça vous intéresse de la lire. parfum thérémine 732940137 parfum thérémine 3229131882
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