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 melancholia (libre)

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Faye Buchanan
Faye Buchanan
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Rumeurs : on a tout dit sur cette petite qui a quitté le bercail des étoiles plein des yeux, mais ce que l'on retient surtout c'est son retour désabusé et la gamine dont s'occupe sa mère, qu'on soupçonne être la sienne.
Occupation : aspirante chanteuse country sur le carreau, recherche vaguement un emploi.
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MessageSujet: melancholia (libre)   melancholia (libre) EmptyLun 24 Fév - 14:33

Faye n'a jamais été de ces personnes avec une prédisposition naturelle à la mélancolie ; bien à l'inverse, même. Légère, joyeuse et volubile, elle a toujours été une enfant que l'on aurait plutôt qualifiée de fatigante. Sa fille semble avoir hérité de ce trait. Insatiable, elle court partout avec un enthousiasme empressé. Bonnie a hâte, toujours, comme une envie de voir tout ce que le monde a à lui offrir. Et pour l'instant, le monde de cette enfant, c'est Stevenson et sa grisaille, Stevenson et ses lambris en bois, Stevenson, sa grand-mère et depuis peu, une mère aux allures de grande sœur. Faye est seule avec sa fille, cet après-midi, sa mère s'étant absentée le temps de quelques courses. Allongée dans le canapé, elle observe la petite s'agiter avec des jouets qui furent autrefois les siens. Dehors, la pluie a cessé, laissant percer un rayon de soleil à travers l'épais brouillard. Elle soupire, lasse, alors qu'elle s'extrait de la torpeur du sofa pour s'installer derrière la fenêtre. Elle contemple l'extérieur et soudain, un sentiment l'envahit, comme une vague qui rugit en elle. Besoin d'air. « Tu es déjà allée à la plage, Bonnie ? » elle interroge la gamine, qui hoche la tête, indiquant la négative. Sans plus hésiter, Faye enfile un manteau et visse un bonnet sur la tête de Bonnie. Elle enveloppe de ses doigts la petite main de l'enfant, et ensemble, elles quittent la maison.

La brume fraîche qui enveloppe la ville, éclairée d'un soleil timide, vient teinter leurs visages poupins d'écarlate. La mère et la fille s'approchent du fleuve. Faye ne peut s'empêcher de réaliser que c'est la première fois qu'elle quitte le domicile familial, seule avec Bonnie, sa fille. Tant qu'elle était loin, l'existence de l'enfant restait une idée relativement abstraite. Elle avait disparu si vite, après l'accouchement, et tout avait continué pour Faye, comme si rien ne s'était passé. Désormais, elle la voyait quotidiennement, elles faisaient partie de leurs vies, à l'une et à l'autre. Et il fallait faire bien ; faire mieux. La jeune femme et la petite se promènent le long du rivage, ramassant des galets qui bien vite remplissent leurs poches. Elle détourne son regard quelques instants, se perd dans ses pensées, et lorsqu'elle revient à la plage et à Bonnie, la petite a disparu.
Panique, souffle court.
« Bonnie ? BONNIE ? »
Un cri qui ne trouve que le silence cotonneux pour écho.

Au bout de la plage, une silhouette se dessine dans la brume, et Faye court vers elle, en proie à une détresse qui la prend jusqu'aux tripes et jusqu'au cœur. « Vous avez pas vu une gamine... une petite blonde, haute comme ça ? » Elle lance en indiquant sa taille de la main, tout en regardant tout autour d'elle à la recherche de la minuscule Bonnie. Les larmes lui montent aux yeux, tandis que dans son esprit les pensées se bousculent.
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Candy Allen
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MessageSujet: Re: melancholia (libre)   melancholia (libre) EmptyJeu 27 Fév - 17:19

Le téléphone sonne, une fois de plus, dans le vide. Candy peste : son père a une énième fois, manqué le rendez-vous téléphonique mensuel. Ce n’est pas de la tarte, pour lui. Il doit marcher jusqu’à une cabine téléphonique, qu’il pleuve ou qu’il vente, tout ça pour raconter des bobards sur son job merdique pour rassurer le daron qui n’a jamais réellement tenté de le faire revenir à Raleigh. Non pas que l’homme n’en ait rien à cirer, c’est juste qu’il est… dans les nuages. C’est la meilleure manière de le dire. Du moins, la seule qui n’est pas réellement insultante. La cabine recrache la pièce qui lui reste et Candy se demande si ça vaut vraiment la peine d’essayer d’appeler de nouveau.

Il est partagé. Il fait froid dehors et pour le coup, il ne rechignerait pas à profiter encore quelques minutes de plus de la chaleur auto-générée qu’il a répandu entre les quatre murs de la cabine. A l’extérieur, la brume a totalement recouvert les horizons, si bien que Candy distingue à peine la jonction entre la rivière et les galets, le rivage n’était pourtant distant de quelques malheureux mètres. Quand il faut y aller… Et puis, après tout cet effort psychologique, Candy Allen ne cracherait pas sur une bonne cigarette. Il caille et c’est le moment de visser son petit bonnet en laine rouge sur son crâne. Paré au décollage !

La plage de Stevenson, toujours aussi triste et désertique, lui fait face. Candy, qui est du genre à aimer jouer avec les aiguilles de l’horloge, décide qu’il n’a pas envie de choisir entre s’étouffer avec sa cigarette et détaler vers sa caravane avant que la pluie ne se déchaîne. Il va avoir l’air d’un creep, à se balader en compagnie de sa solitude sur cette vieille jetée qui n’a de cela que le nom, mais peu importe. Candy n’est pas un grand admirateur de cette nature morte, fade, triste dans cette apathie qui semble exalter de tout être lors des longs jours d’hiver. Il se pose des questions ; qu’est-il supposé faire lors d’une promenade en pleine nature ? Contempler la rivière en s’interrogeant sur le sens du courant et de la vie ? Observer les oiseaux ? Prendre des bonnes résolutions ? Le jeune homme n’en a aucune idée.

Sa cigarette entre les lèvres, le visage figé, il fait les cent pas sur la plage, bute sur les galets, relève la tête à chaque fois qu’un oiseau siffle un peu trop fort. Il s’étonne toujours des rares signes de vie qui subsistent entre les feuilles mortes. A cette heure tardive de l’après-midi, il a presque l’impression d’être la seule âme qui vive dans les environs. Sa posture d’ermite lui est, à cet instant précis, doux comme du miel. Jusqu’à ce que… une voix éraillée retentit dans les tréfonds de la brume, déforme à cause de l’inquiétude un prénom féminin en six lettres. Une ombre émerge du brouillard, digne d’un film horreur… Non, c’est de la mauvaise foi. La femme qui lui fait face n’a rien d’une créature d’un film d’épouvante. A la limite, elle en serait la victime principale. La p’tite pom-pom girl blonde et blanche qui soit meurt bêtement, soit s’en sort miraculeusement à la fin.

Nan, l’a rien vu, Candy. Il a appris à rien voir, mais pour une fois, il ne ment pas.

"Je n’ai rien vu, désolé. Vous êtes la baby-sitter ?" cingle t-il, de mauvaise humeur et ravi d’avoir déniché une distraction inattendue.

Elle a l’air un peu jeune et incompétente pour avoir un enfant, mais qui sait. Comme dirait l’un des frères Patterson lorsque les esprits s’échauffent après la messe, cette décennie, c’est n’im-por-te quoi.
Bon, elle lui fait pitié, avec ses grands yeux qui semblent couler de son visage diaphane…

"Vous voulez que je vous aide à la chercher ?" propose-t-il, conscient qu’il n’est pas prudent de laisser un enfant seul près de la rivière, surtout quand l’eau est aussi agitée.
@Faye Buchanan je m'incruste avec mon charmant jeune homme melancholia (libre) 3750236850
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MessageSujet: Re: melancholia (libre)   melancholia (libre) EmptyVen 28 Fév - 18:37

La panique s'immisce en elle, rapide comme une décharge électrique, froide comme une averse d'hiver qui trempe les vêtements et les cheveux et vous laisse poisseux, livré au vent mauvais (et à une pneumonie certaine). Faye regarde tout autour d'elle, incapable de s'arrêter de bouger, incapable toutefois de décider d'une direction dans laquelle chercher l'enfant disparue. Au fond, elle ne peut s'empêcher de pester - contre la gamine, contre elle-même, contre sa mère qui les a abandonnées l'une à l'autre - mais ses blâmes se perdent dans des soupirs affolés.
Ses yeux se remplissent de larmes qu'elle retient, comme une enfant que l'on aurait punie et qui l'aurait bien mérité.

« Je n’ai rien vu, désolé. Vous êtes la baby-sitter ? » lui réplique le gus du bout de la plage, manifestement pas plus inquiet que ça. Elle le regarde à peine quand il lui répond, toujours occupée à scruter les environs à la recherche d'une petite tête blonde. Finalement, Faye ramène sa concentration à son interlocuteur, qui aura au moins eu le mérite de la faire respirer un coup, reprenant vaguement le dessus sur l'angoisse qui s'est coincée dans sa gorge. « Oui, c'est ça, » qu'elle répond sans même savoir ce qu'elle dit. « Je veux dire non, non non non non. je suis… hum, sa mère. » Elle a bien conscience qu'elle doit avoir l'air complètement à côté de ses pompes, là, le regard chargé et la lèvre balbutiante. Mais c'est la première fois qu'elle lâche ces mots-là pour parler de Bonnie, et son cœur se serre, battant un peu plus fort dans sa poitrine (dans d'autres circonstances, elle aurait sûrement saisi l'ironie de le faire juste après l'avoir perdue, mais l'heure n'était manifestement pas à la plaisanterie).

« Vous voulez que je vous aide à la chercher ? » Elle acquiesce d'un geste de la tête, avant de se mettre en marche vers l'entrée de la plage. « Je ne sais pas où elle a pu aller, j'ai tourné la tête deux secondes et elle a disparu… »explique une Faye apeurée tandis qu'ils avancent.

« Bonnie ! »appelle-t-elle encore, à plusieurs reprises, en espérant à tout moment la voir surgir. Elle se tourne vers le jeune homme, qui doit avoir une vingtaine d'années, à tout casser. « Vous iriez où vous, si vous étiez une gamine de quatre ans ? » Elle demande, comme si la question était tout à fait naturelle et qu'il pouvait en avoir la moindre idée. Elle se sent au bord du gouffre, pas loin de lâcher, mais la compagnie lui fait du bien. Pendant un instant, elle oublie les scénarios catastrophes et les reproches de sa mère, n'entend plus la petite voix qui, au fond de sa tête, ne cesse depuis des mois de lui rappeler quelle mauvaise mère elle fait.


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MessageSujet: Re: melancholia (libre)   melancholia (libre) EmptySam 29 Fév - 19:02

Ah ! Il avait oublié à quel point le silence était confortable, avant que la jeune femme en face de lui ne vienne le briser avec sa voix de crécelle. T’es méchant, Candy, dirait Gigi en soulevant ses lunettes de soleil. Oui, peut-être. C’est vrai que ses lèvres rarement ne s’entrouvrent, à part pour déverser quelques vacheries. Il est comme ça, c’est ainsi. Jamais ne fut béni par le virus de la gentillesse écœurante ou pire encore, de la compassion. Néanmoins, il n’est pas cruel au point de tourner le dos à une jeune femme qui a involontairement lâché la menotte moite de son enfant un après-midi de brouillard – si tant soit peu qu’elle soit réellement la mère de la gosse. Vu son air échevelé, Candy n’a cependant que très peu de réserve sur son statut de mère célibataire, jeune et probablement débordée ainsi que malheureuse.

Candy sait lire les femmes – comme plonger ses yeux dans un grand trous noirs, elles l’intriguent sans qu’il n’ait réellement l’envie de s’y jeter la tête la première. La jolie blonde le regard, ses cernes comme deux boutons de rose, sa lèvre inférieure gonflée jusqu’à l’éclatement. Comme quoi, il suffit de pleurer à chaudes larmes pour échapper à la case botox… Elle a l’air perdue, écartelée entre deux émotions : terreur et confusion.

Evidemment que Candy la reconnait. Faye Buchanan était déjà une petite starlette lorsqu’il a posé ses fesses pour la première fois sur les bancs du lycée. Les secondes hyper testostéronés ne pouvaient cesser de parler de ses yeux verts de félin ainsi que, moins poétique, ses courbes que Candy décrirait : en sablier. Par la suite, la congrégation des petites vieilles adeptes du temple ont en fait des gorges chaudes lorsque l’apprentie chanteuse est revenue bredouille de la ville où étaient supposée s’afficher, au bout de quelques années, sa gueule candide en milliers exemplaires sur des milliers de panneaux publicitaires. Un échec comme un autre, sauf que quand tout le monde est au courant…

- Z’avez pas l’air convaincue, renchérit Candy, vraiment ravi de sa mauvaise blague.

D’un coup, il regrette.

La pauvre a vraiment l’air bouleversée.

- Elle n’a pas dû aller bien loin… tente t-il vainement pour la réconforter.

Candy n’est pas très doué pour échanger verbalement avec de parfaits inconnus, encore moins pour s’investir émotionnellement dans la conversation. Il ignore l’attitude à adopter, il ignore quels mots ou quels sous-entendus braqueront la jeune femme. Après tout… l’urgence est de retrouver la gamine, pas de paraître sympathique, non ? Ils reviennent sur les pas de la jeune femme, Candy appuie les cris de cette dernière en tentant de démêler les ombres qu’il devine à travers l’épais brouillard. L’est doté d’une insupportable nonchalance, mais même lui le sait : il faut retrouver le gosse avant la nuit tombée.

Et voilà qu’elle lui demande de plonger dans ses souvenirs d’enfance. C’est bien le moment, tiens. Candy voit les enfants comme des animaux sans conscience propre et ne comprend pas réellement l’utilité de l’exercice. Mais soit. Il s’y plie sans trop protester.  

- Ah, je ne sais pas trop, je dois vous avouer, ça fait un moment que je n’ai pas eu quatre ans et vous ?

Silence fort inconfortable. L’ironie n’est pas la bienvenue.

- Quand j’avais quatre ans, j’aimais bien grimper aux arbres… Mon père avait des pommiers, alors pour le coup, c’était vraiment l’arbre du fruit interdit, vous me comprenez ? relate-t-il, la voix douce transportant un souvenir qui n’est pas réellement le sien, plutôt celui d’un homme qui agite vainement ses bras en voulant épargner une chute fatale à un gamin de quelques années.
@Faye Buchanan
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MessageSujet: Re: melancholia (libre)   melancholia (libre) EmptyMer 4 Mar - 18:44

Elle le voit bien, Faye, le regard de Candy changer sur elle alors qu'il garde le silence ; il l'a reconnue, ça y est. Faye, la loose. Faye, la starlette qui s'est crue trop bien pour ce village. C'est comme ça qu'on parle d'elle, depuis son retour (ou en tous cas, c'est comme ça qu'elle l'imagine, et ce sont ces mots qu'elle croit lire sur les traits de son interlocuteur).
Elle-même se souvient de l'avoir déjà aperçu, le gus, avec ses cheveux noirs de jais et son air blasé. Elle n'est pas plus surprise que ça de le trouver encore ici, à Stevenson. Après tout, rares sont ceux à partir ; plus rares encore sûrement ceux à oser revenir. Faye se garde bien d'initier une conversation sur le sujet : l'heure n'est clairement pas aux souvenirs de lycée.

« Z'avez pas l'air convaincue, » qu'il lâche, arrachant à une Faye qui ne contrôle plus rien un regard noir. L'heure n'est manifestement pas non plus à l'humour - read the room, semble-t-elle lui dire du fond de ses yeux comme des billes, rougis par le froid et l'émotion montante. « Elle n’a pas dû aller bien loin… » Faye s'efforce de lui adresser un sourire balbutiant bien que forcé, tant sa bouche semble destinée à maintenir une posture crispée. Son rictus pour toute réponse, elle décide de s'élancer dans un chapelet d'appels adressés à la petite fille : pour chaque grain, un cri. Elle s'avance et se perd dans un brouillard qui semble s'épaissir à mesure que la luminosité décroît, écho de la montée de l'angoisse chez la jeune mère. On a rarement fait plus dramatique. Le jeune homme sur ses talons la suit, égrenant de la même manière le prénom de Bonnie. Les deux apprentis enquêteurs finissent par se rejoindre. Il tente une nouvelle plaisanterie - elle tente un nouveau silence, muette d'inquiétude et d'inconfort. Faye en a vu, des énergumènes, en cinq ans de gens aussi paumés qu'elle, mais rarement elle n'a rencontré quelqu'un qui semblait aussi peu miséricordieux. Sans la situation présente, elle se serait sûrement intéressée davantage à lui, en bonne samaritaine.

« Quand j’avais quatre ans, j’aimais bien grimper aux arbres… Mon père avait des pommiers, alors pour le coup, c’était vraiment l’arbre du fruit interdit, vous me comprenez ? » Il réplique, avec une douceur surprenante. Faye lève un sourcil face à sa dernière remarque (toujours aussi à côté de la plaque, elle se dit un peu). « Euh... hé bien... j'imagine, oui ? » elle répond, plus pour lui faire plaisir que par conviction. Parce qu'elle finit, peut-être, par se faire à ce soutien incongru - et qu'il est présentement le seul en mesure de l'assister.
L'idée n'est pas complètement absurde, et si les quelques arbres qui bordent la plage grise sont nappés d'un épais brouillard, cela ne l'empêche pas de s'empresser vers eux. Là, elle repère sans trop de peine la petite silhouette de l'enfant, perchée sur une branche bien frêle. Le cœur qui tambourine dans sa poitrine n'en finit plus de battre à un rythme effréné.

« Je la vois, elle est là ! » Lance Faye de vive voix, à l'intention de son éphémère comparse. La petite fille apeurée ne peut plus descendre, montée bien trop haut. On dirait un chat perché sur sa branche et incapable de la quitter, avec ses grands yeux, ronds eux aussi, écarquillés au possible. « Je, euh... comment on peut aller la chercher ? Vous grimpez bien aux arbres, alors ? » ...Ou seulement aux pommiers ? Elle pense, mais elle se garde bien d'en rajouter.


(@Candy Allen, pas full contente de moi mais bon!)
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MessageSujet: Re: melancholia (libre)   melancholia (libre) EmptyJeu 5 Mar - 21:51

L'un de ses oncles avait une exploitation agricole, cela étonne lorsqu'il mentionne cette bribe du passé, après tout, Candy Allen et ses airs de scélérats urbains... impensable qu'il ait un jour couru, innocent, dans un champ de blé, entouré de petits garçons probablement aussi blonds et roux qu'il n'était brun. Il lui est arrivé de mentionner la fin du conte, celle qui commence avec de la sueur et des mains et alors les yeux se plissent, le songe s'effrite, on bafouille c'est courant dans ces milieux-là... Du fait de leur promiscuité, les petits coins de campagne sont parfois aussi anonymes que les villes, rien n'en sort, rien n'y pleure. C'est bien pour ça, qu'ils sont partis, avec Maman. Elle ne supportait plus de voir les mains. Candy, quant à lui, avait pleuré lorsqu'il avait vu les pommiers disparaître sous l'aube - les tâches rouges se fondre dans le feuillage, jusqu'à ce qu'elles deviennent des reflets sur la vitre, puis, enfin, un simple souvenir.

Des fameux pommiers, il se rappelle moins que ce qu'il ne laisse transparaître à Faye. Il se rappelle des mains, surtout. Des mains de la cousine d'une cousine, à la ferme comme chez elle, constamment dans les parages, ombre dans un sarcophage, qui l'aide à grimper dans les branches, à l'abri des regards. Pendant longtemps, il n'avait pas compris pourquoi sa mère refusait d'entendre parler de la cousine d'une cousine, ce n'était qu'une parente éloignée après tout, un souvenir parmi tant d'autres, au visage éphémère. Surnommée la "garce" par la reine mère. Candy opine du chef. Avec le temps, il a compris. Le corps a fait son travail, la mémoire sélective aussi. Évoquer ce souvenir fugace en présence de Faye est comme ouvrir malencontreusement un tiroir dans lequel on a enfermé une araignée que l'on a pas le courage d'écraser. Candy s'empresse de le refermer; il peut déjà apercevoir les pattes de l'aragne qui menacent de déborder, ô vision cauchemardesque.

Pourtant, même si sa drôle de rencontre semble imperméable à ce joli tableau que Candy dresse de son enfance, elle se précipite à toute allure vers les bosquets fantomatiques qui entourent la plage. Baignant la berge d'une aura de mystère, ils se dressent devant les deux compères, comme un pied de nez à l'espace urbain qui a vainement tenté de se développer en leur sein. Soudain, Faye glapit, désigne une ombre maigrelette pendue à une branche, recroquevillée, au visage blanc de terreur. Un chat sauvage en guise de gamine, voilà qui tombait mal pour cette maman encore en voie d'apprentissage, songe aussitôt, presque compatissant, Candy Allen, qui s'abstient de répondre lorsqu'elle lui demande s'il se pense capable d'aller récupérer ce petit troll farceur.   

- On voit voir si je n'ai pas perdu la main, décrète t-il après ce qui semble être une éternité.

Tout est éternité lorsqu'on joue avec le feu, songe t-il, alors que ses doigts tâtent l'écorce rendue blême par la brume qui s'y accroche. L'arbre est digne, plusieurs mètres de prestance, mais Candy est grand, très grand, alors, il s'accroche facilement à la branche la plus basse, se hisse sans difficulté. De son perchoir, la petite le regarde avec des grands yeux admirateurs, comme s'il était impensable de voir un adulte s'adonner à de telles acrobaties.

- Salut, Bonnie... il laisse planer l'incertitude, comme pour installer un climat de jeu entre eux deux. Désamorcer la peur est son objectif principal. Tout en continuant de grimper, non sans difficulté : le froid a lissé le tronc de l'arbre et ses doigts sont gelés, Candy continue de causer, attirant l'attention de la fillette : c'est cool, t'es grimpée super haut. Tu voulais regarder les oiseaux ?

- Ze voulais voir le nid... zozote la petite, adorable dans son manteau coloré.
- Un peu indiscret de ta part. Tu dirais quoi, si des oiseaux t'espionnaient par ta fenêtre ?
- Z'arrive pas à redeszendre...

Les yeux menacent de déborder et Candy n'est pas apte à gérer ce genre de situation. Merde. Il a beau ne pas peser lourd, il réalise très vite que son chemin vers la cime risque d'être rendu impossible par une branche à moitié brisée, que Bonnie a vraisemblablement fait ployé sous son passage impitoyable.

- Eh, Bonnie. T'en fais pas, j'vais t'aider. Il va juste falloir que tu te penches un peu vers moi, n'aies pas... conseille t-il d'un ton mesuré, le regard confiant, les mains tendus vers la gamine, à deux mètres de son visage poupin et... merde. Elle commence à pleurer.

Alors Candy se retourne vers la terre des hommes et, une expression absolument catastrophée sur sa gueule d'ange - disparus, les airs bravaches ! - implore silencieusement l'aide de Faye.
@Faye Buchanan
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MessageSujet: Re: melancholia (libre)   melancholia (libre) EmptySam 7 Mar - 19:17

Faye reste silencieuse, alors que le jeune homme qui l'accompagne disparaît peu à peu dans les hauteurs de l'arbre, grimpant vers la cime jusqu'à s'interrompre. Bientôt, elle ne distingue plus que les deux silhouettes entre les branches et la brume qui les enveloppe peu à peu : l'une minuscule, recroquevillée et secouée seulement de hoquets larmoyants, tandis que l'autre, élancée mais imposante, semble colossale à côté de celle de l'enfant. Elle distingue de loin les mots réconfortants qu'assène le jeune homme, et la voix frêle de Bonnie qui lui répond d'un ton balbutiant.
Elle se sent inutile, Faye, plantée là comme si elle allait prendre racine, tandis qu'un inconnu s'occupe de sa fille. Elle se sent démunie, profondément démunie - et ça n'est pas la première fois qu'elle est figée sur place face à l'enfant, incapable de savoir comment interagir avec elle, comment l'aider. Elle croise deux bras impatients sur sa poitrine, et mord sa lèvre inférieure. Si l'angoisse d'avoir perdue l'enfant s'est dispersée, elle a été remplacée par bien d'autres inquiétudes.

Et puis soudain, les larmes. Des grands éclats qui parviennent jusqu'à elle depuis les hauteurs, des cris qu'elle identifie clairement comme étant ceux de sa fille, suivis d'un regard dépité de la part du grimpeur. Mine déconfite, elle soupire. A elle d'entrer en scène (ou du moins, d'essayer). « Bonnie, tu m'entends ? C'est Faye -- maman. Ca va aller, d'accord ? Écoute bien le monsieur, il va t'aider à descendre. » Le monsieur. Elle s'aperçoit qu'elle ignore tout de lui, jusqu'à son nom. Et le voilà en train d'escalader les arbres dans le froid et la pénombre pour aller chercher sa fille. Faye lui adresse un sourire désolé.

Les larmes ne font que de redoubler d'intensité à l'autre bout de l'arbre, et elle passe en revue toutes ses possibilités : appeler les pompiers, demander de l'aide à sa mère, attendre que Bonnie se calme, monter. Monter ? Après tout, que risque-t-elle à tenter de s'approcher davantage ? Peut-être que si elle parvient à distinguer son visage, elle se calmera...
Voilà donc que Faye s'élance le long du tronc, tentant tant bien que mal d'avancer malgré l'écorce rendue glissante par l'humidité ambiante. Peu à peu, elle s'approche d'une branche, à laquelle elle s'agrippe pour s'installer. Ca semble stable - jusqu'ici, tout va bien. « Regarde Bonnie, je suis là ! » Elle lance, prenant le risque d'un mouvement hasardeux pour lui faire un signe de la main. Se tournant vers le jeune homme, un peu au-dessus d'elle, Faye poursuit : « Alors maintenant, qu'est-ce qu'on fait ? »
Si l'ambiance n'avait pas été aussi tendue, peut-être auraient-ils perçu le ridicule de leur situation : deux adultes et un enfant, chacun coincé sur sa branche. Tableau cocasse, et c'est un euphémisme.
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MessageSujet: Re: melancholia (libre)   melancholia (libre) EmptyMer 18 Mar - 21:43

Candy se sent comme enfermé dans une bulle d’air – une bulle fragile, frivole, inconstante même, une fausse protection en somme, s’il bouge, s’il respire trop fort la bulle éclatera et Bonnie, lui, tout deux chuteront inexorablement vers le sol. Quand est-ce que les arbres décident de s’écrouler, pourquoi est-ce que leur instinct primaire est de pousser vers le ciel ? Qu’est-ce qui fait tant trembler au sein de la croûte terrestre pour que l’on passe notre temps à rêver des sommets ?

Tant de questions, si peu de réponses. Tout ce que Candy sait dans l’immédiat, c’est qu’il n’a ni intérêt à tomber, ni intérêt à grimper plus haut. Même les cieux ont leurs limites. Et plus longue sera la chute… Vous connaissez le refrain. Pour la première fois depuis un bon moment, Candy ressent de l’angoisse – viscérale, l’angoisse, celle qui précède le danger véritable.

Il aimerait faire le connard, détourner les yeux et grommeler qu’il n’a rien à voir dans cette histoire, ce qui est, somme toute, la vérité la plus pure. Il n’a pas engrossé Faye Buchanan et ne connaissait pas cette gosse avant de venir la rencontrer sur sa branche, alors pourquoi ? Si elle tombe et meurt – c’est une probabilité, Candy, malheureusement, le sait – sera-t-il tenu responsable ? Faye lui en voudra-t-elle pour le restant de ses jours ? Ira-t-il s’isoler dans une cabane sur un flanc de montagne car incapable de vivre avec sa culpabilité dévorante ?

Le monsieur va aider Bonnie à descendre, hein ? Dans un instant de complicité inattendu, il répond au petit sourire désolé de Faye, l’air de dire « c’pas grave ». Candy est une ombre, depuis l’incident… il préfère se faire oublier. Soudain… oh. Non. Faye Buchanan se met à grimper autour du tronc avec une aisance surprenante pour sa courte silhouette. Candy la regarde avec des yeux ronds, imité par Bonnie qui semble presque découvrir sa maman, mue par une admiration nouvelle ou décuplée, Candy ne sait pas, mais en tous cas, 4 iris stupéfaits ne semblent pas se lasser de l’ascension déterminée de l’étoile déchue de Stevenson.

Alors, qu’est-ce qu’on fait ? Su-per bonne question. Candy ne sait pas, ou plutôt, il sait, les choses s’avèrent d’une simplicité enfantine. Ironiquement.

- Ok. Bonnie, regarde, ta mère est là. Il va falloir que tu te penches vers moi et je vais t’attraper, d’accord. Tu risques rien, rassure-t-il en respirant un grand coup et en se levant doucement sur sa branche.

La posture est précaire, sa main gauche est à plat sur le tronc peut-être millénaire du conifère et la droite, tendue vers Bonnie, qui, galvanisée par la présence de sa maman, se tourne vers lui, et attrape sa main libre et se laisse glisser alors que Candy se baisse prudemment et l’attrape dans ses bras.

Dans un moment de déséquilibre, son pied gauche crisse sur la branche et il se rattrape brutalement à la même branche que la gamine venait de quitter. Ok. C’est bon. Candy s’installe de nouveau à califourchon et entonne d’un air faussement joyeux, surtout pour cacher la peur soudaine qu’il avait ressenti :

- La moitié du chemin est fait ! Maintenant, je vais l’aider à la faire descendre pour que puissiez l’attraper, vous vous sentez de pouvoir le faire ? demande t-il, sans laisser transparaître trop d’inquiétude afin de ne pas perturber l’enfant plus que nécessaire.
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Faye Buchanan
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MessageSujet: Re: melancholia (libre)   melancholia (libre) EmptyJeu 26 Mar - 11:43

Les corps se mêlent aux arbres et, dans ce clair-obscur à l'ombre des branches, on ne voit briller que leurs yeux. Chacun sur sa branche, comme autant d'habitants d'un même immeuble que serait le tronc millénaire. Tout va bien se passer, se répète Faye, autant pour se rassurer que comme une prière incantatoire. Le jeune homme a l'air à l'aise ; il faut dire que silhouette fine et élancée semble tout à fait à sa place entre les jeunes bourgeons qui commencent à poindre. Une issue vient à se dessiner, et l'apaisement gagne.

Il parvient à faire descendre la gamine d'un étage, perdant au passage sa place. Dans un mouvement de rattrapage hasardeux - mais néanmoins réussi - il vient s'attraper à la branche sur laquelle était installée Bonnie. Faye pousse un petit cri inquiet quand elle le voit déraper ; puis un soupir soulagé quand il enfourche l'arbre de nouveau.

La jeune mère distingue désormais clairement les yeux écarquillés de sa fille, qui semble ne pas en revenir de la situation, pareille à un chaton esseulé. Dans ce scénario, la jeune femme est le pompier qui vient la sauver des branchages. Sauf que, d'un pompier, elle n'a ni la force, ni le courage, et certainement moins encore l'équilibre. Faye regarde successivement le sol et son comparse, qui l'interpelle. Vous vous sentez de pouvoir le faire ? l'interroge-t-il après avoir expliqué un plan qui lui fait faire les gros yeux. « Ca... ça va, ça va aller. » bégaie-t-elle avec une assurance feinte pour ne pas inquiéter l'enfant outre mesure. Allez, Faye. Tu peux le faire. Elle trouve ancrage dans son assise et tend les deux bras vers Bonnie. Jusque là, tout va bien : elle tient. Ensemble, ils parviennent à la faire redescendre d'un niveau supplémentaire, et voilà le petit corps frêle dans les bras de sa mère. Elle lâche un soupir sonore, soulagée enfin de cette réunion, serrant sa fille contre elle, alors qu'elles sont toujours installées sur le branchage.

Le sol n'est plus très loin. « Je vais descendre et la rattraper d'en bas ! » annonce Faye, soudain pleine d'une confiance nouvelle. « Vous pourrez descendre tout seul ? » lance-t-elle à l'intention du jeune homme perché (comme si elle pouvait l'aider, du haut de son mètre soixante). Elle atteint rapidement le sol, et tend de nouveau ses paumes en direction de l'enfant. Les bras lui tirent, endoloris d'un effort loin d'être familier, mais elle maintient sa posture. « Vas-y Bonnie, je te rattrape ! »
Et la petite fille de s'élancer.

Les voilà donc réunies, au sol. Retour à la terre ferme. Le soulagement de Faye est sans commune mesure, tant son ascenseur émotionnel a fait des aller-retours. Elle pose l'enfant, qui s'agrippe immédiatement à elle. L'inconnu est toujours dans les hauteurs. « Ca va là haut ? » elle demande, des trémolos dans la voix sous le coup de l'émotion. Si la vie est monotone à Stevenson depuis son retour, la voilà avec une dose nouvelle d'adrénaline ; de quoi tenir quelques mois sans peine.

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MessageSujet: Re: melancholia (libre)   melancholia (libre) EmptySam 4 Avr - 20:10

Il n'avait pas eu le temps de penser à ce qui aurait pu se passer s'il avait heurté le sol la tête la première - nuque brisée, dans un lit d’hôpital jusqu'à ce que la mort les sépare. C'était un tableau qui ne lui plaisait pas. C'est l'instinct de la bête qui lui permet de survivre à la chute - mais aussi, une certaine aisance avec son corps svelte, qu'il a appris à assumer. Sa silhouette gracile, souvent lovée dans des vêtements étriquée avait engendré des moqueries lors de son adolescence, notamment sur sa présumée orientation sexuelle ou même, sur ses possibles rêves d'un genre différent. Cependant, Candy aimait bien être maigrichon. La preuve, s'il avait pesé plus lourd, il aurait sûrement eu du mal à se hisser aussi haut.

Dans sa légèreté, il se rêve un instant oiseau. Avide de s'envoler, loin de ce village paumé, coincé entre montagnes et forêts. Rêve du lointain; pourtant sa triste caravane, il ne l'avait jamais quittée. Il ignorait la nature du boulet qui le maintenait sur place. Une sorte de peur, probablement. A Stevenson, il faisait partie des murs, il n'avait plus vraiment à se battre pour dévoiler aux gens ce qui se cachait derrière les étiquettes qu'on lui avait accolées, qu'elle soient liées à ses origines ou son identité en général. Son éclat naturel avait été submergé par l'anonymat de la banalité.

Ce qui se passait ici aurait pu paraître irréel, romanesque et pourtant... Faye, Bonnie et lui-même étaient liées par la promiscuité de leur petit village. Là tout le monde se connait et se juge. Pourtant, durant quelques minutes, ils ont juste été deux crétins, coincés dans un arbre. Candy étouffe un rire et se contente de lever le pouce lorsque Faye lui demande s'il saura descendre seul. Non seulement il souhaitait économiser ses mots - sa nature première était celle du taiseux qui ne causait que quand il le souhaitait - mais également, il ne voulait pas que Faye ne devine un léger tremblement dans sa voix. Candy n'était pas des plus courageux et appréhendait une chute possiblement douloureuse.

- Bravo, Bonnie ! félicite t-il, toujours perché sur sa branche.

Il n'applaudit pas, de peur de perdre l’équilibre. L’adrénaline est redescendue en même temps que la gamine. Après tout, elle en avait été l’événement déclencheur.

- Euh... oui, ça va bien, là-haut. Je crois même que je vais rester un peu... j'adore observer les oiseaux... et collectionner les feuilles, hésite t-il, se rendant compte que l'arbre est tout dévêtu. On est en plein hiver, bon sang.

@Faye Buchanan

(pardon j'ai l'impression que c'est un peu... plat ?? tu me dis si tu as besoin d'un peu plus de dialogue pour rebondir  melancholia (libre) 1860253789)  
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MessageSujet: Re: melancholia (libre)   melancholia (libre) EmptyMar 7 Avr - 17:38

Il va bien, il dit qu'il va bien, alors pourquoi est-ce que je reste là ? Faye se demande, serrant toujours entre ses doigts la main minuscule de sa fille, revenue d'entre les branches. Elle le regarde, là-haut, entre les branches nues, sur lesquelles seules quelques pousses vertes semblent marquer l'arrivée imminente d'un printemps qui se fait attendre. Son excuse ne tient pas debout, et la jeune femme est incapable d'imaginer ce qui peut bien le retenir entre les branchages. Il a sûrement ses raisons, elle pense, et en même temps, elle ne peut s'empêcher de se sentir redevable.
Alors elle hésite, faisant basculer son poids d'un pied à l'autre, sans bien savoir que faire. Elle envisage de le saluer puis de partir, et en même temps, préfère attendre qu'il soit, lui aussi, redescendu sur la terre ferme.  Autour d'eux, toujours pas âme qui vive ; à croire que la ville est devenue fantôme. Ce que Faye voit, surtout, c'est qu'elle a eu de la chance de le croiser ici, seul passant aux environs. Qui était-il, d'ailleurs ? Ça aussi, elle l'ignore, sinon le sauveur de ces dames.

« Dites, » elle l'interpelle, les mains autant de la bouche comme un porte-voix qui lui permettrait d'émettre un son atteignant les cimes, avant de poursuivre : « je vous offre un café, pour vous remercier ? Ou un chocolat, ou... whatever. On a bien besoin de ça, après toutes ces émotions ! » Elle lance avec un sourire, alors que la main transie de froid de l'enfant s'agite à la mention de la boisson cacaotée. La petite lève un regard vers Faye, qu'elle porte également sur l'inconnu dans l'arbre avant de revenir vers sa mère, interrogatrice. Faye hausse les épaules, comme pour répondre : moi non plus, je ne le connais pas.

« C'est comment votre nom, au fait ? » Faye se sent étrangement attachée à ce curieux jeune homme à la silhouette élancée, dont elle ne sait rien d'autre qu'il aime grimper aux arbres (et les pommes), et n'a pas envie de voir leurs chemins se séparer dès maintenant.



@Candy Allen non t'inquiètes, c'est parfait! tu me diras si tu veux continuer dans un nouveau sujet ou attendre un peu melancholia (libre) 1630766344
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MessageSujet: Re: melancholia (libre)   melancholia (libre) EmptyLun 13 Avr - 19:22

Candy Allen dans un arbre perché…

Regarde de son petit trône, les grands yeux débordants de lumière de Faye et Bonnie Buchanan. Dans son arrogance de petit garçon, il n’ose pas avouer qu’il a peur de se jeter dans le vide ; quand bien même le vide ne mesurerait que deux mètres, c’est-à-dire, presque sa taille, rien n’y fait. Candy est parfois très impulsif, mais il a aussi peur des petits riens : que se passerait-il s’il se brisait la cheville ? Son assurance est périmée. Candy s’en fiche totalement qu’on pense qu’il ait peur ; cependant, l’émotion qui se peint lentement sur la trogne des deux donzelles vissées au sol relève plus de la surprise que du jugement.

Ah ben oui. L’est monté comme un vrai gars, il va redescendre tel quel, non ?

Dans l’idéal, très certainement. Ce serait même le plus logique, l’envers et l’endroit, le dessus et le dessous, on prend les mêmes, on secoue le globe terrestre et on repart. Toutes ces émotions ? Candy se rendait à présent compte que les émotions, il les traversait maintenant, alors qu’il se faisait dessus à l’idée de se rétamer lamentablement devant deux femmes qui n’étaient, après tout, que des inconnues ! Il voit la main de la gamine s’électrifier lorsque sa mère prononce le mot chocolat et Candy suppose que lui aussi, avait été régi par des instincts aussi primaires. Quoique. Manger, dormir… Ce n’avait pas tant changé, depuis le temps. Ils se manifestaient d’une manière différente et penchaient bien souvent vers les interdits, c’est tout.

- J’suis pas très sûr de pouvoir refuser à votre fille un bon chocolat, hein… glisse t-il en souriant faiblement à Bonnie, qui en retour, lui adressa un regard plein de suspicion.

A présent qu’ils avaient détaché la gosse de son perchoir, la gêne s’était de nouveau installée.
Candy songea avec culpabilité qu’il avait plus ou moins sous-entendu que Faye était une mère inapte ; or, à la voir ainsi, serrer fort le poing de sa fille au creux du sien, Candy se sentait prêt à réviser son jugement. Non pas qu’il fut un spécialiste de la question, mais à la manière de St-Thomas, il croyait ce qu’il voyait. Et l’amour saute souvent aux yeux, surtout lorsqu’il peut grandir sans camisole.

- Candy… c’est mon nom… Candy. Et vous ? questionne t-il, faisant mine d'ignorer le passif de Faye. Un échec était instructif, mais à partir du moment où on l'agitait sans cesse devant votre trogne toute lasse...

C’est pas parce qu’il s’agissait d’une daronne qu’il devait lui déclarer « William Allen », comme s’il était devant les flics ou sa maîtresse de primaire.

- Bon bah attendez… je descends…

Il laisse couler le dernier mot, histoire de se donner plus de temps pour rassembler son courage et se laisse tomber dans le vide, avant de se réceptionner au sol. Ce n’était pas si haut, réalise-t-il, en tendant le bras pour aller chatouiller le creux du bois grouillant de vers. Brrrr. Heureusement qu’il était descendu.

- Je pense que si votre fille comprend qu'elle va avoir le droit à du chocolat dès qu'elle se coince dans un arbre, vous allez vous retrouver avec un vrai chat sauvage, médita Candy en se grattant la tête, goguenard à l'idée de croiser ne serait qu'un de ces connards du lycée, attablé avec leur star presque nationale.

@Faye Buchanan yessss on peut reprendre ça dans un nouveau sujet si tu veux melancholia (libre) 145501168
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MessageSujet: Re: melancholia (libre)   melancholia (libre) EmptyJeu 16 Avr - 16:03

J’suis pas très sûr de pouvoir refuser à votre fille un bon chocolat, hein… il glisse avec un sourire, que Faye lui rend sans difficulté. Sa tête toujours levée vers les hauteurs de l'arbre, elle se dit qu'elle doit offrir un drôle de spectacle à la vue du jeune homme. Elle, si petite, vue en contre-plongée, le rouge encore aux joues de froid ou d'adrénaline, ou sûrement un peu des deux. Cette pensée l'amuse, comme tout pourrait désormais la faire rire, alors que son rythme cardiaque retrouve peu à peu une allure convenable. « Ce serait criminel de l'en priver ! » Faye réplique, accompagnant ses mots d'un éclat de rire cristallin. C'est comme les montagnes russes dans sa tête, et après une ascension inquiétante, la voilà en roue libre, plus relâchée que jamais. En temps normal, elle n'aurait certainement rien proposé -- en fait, en temps normal, ils ne se seraient même jamais parlés.

« Moi c'est Faye. Et elle, hé bien, c'est Bonnie. Mais ça vous le savez déjà, hein. » ...pour l'avoir entendue hurler son prénom à travers toute la plage, mais elle se garde bien de l'expliciter, ne tenant pas à insister sur ce haut-fait. Le voilà qui descend de son perchoir, Candy. Elle laisse son prénom flotter dans son esprit un instant, se disant qu'il s'agissait d'une étrange façon de nommer son enfant (et la voilà qui imagine Bonnie devenir Lollipop, et ça l'amuse un peu, mais encore une fois, elle ne dit rien).
Il s'étire de toute sa longueur comme un chat qui s'éveille, finissant par atteindre le sol. Les voilà tous les deux sur la terre ferme, comme deux êtres humains normaux. Deux individus qui, par ailleurs, ne se connaissent nullement. Si la gêne s'installe face à cette proximité soudaine, personne n'en montre rien. Faye sourit d'abord à sa dernière remarque : il n'a pas tout à fait tort. Et puis elle hésite un instant : est-ce une mauvaise idée ? Ses repères, en terme de parentalité, sont au mieux insignifiants, au pire inexistants. Elle hausse les épaules, balayant ces considérations d'un revers de la main. « Non, je... Enfin, je pense que ça devrait aller. Hein Bonnie, tu remonteras pas dans les arbres ? » elle lance à l'intention de sa fille, alors que tous les trois se dirigent vers le centre de Stevenson.
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